Un polar propret, naturaliste et au suspens aussi ténu que tenu, à propos de ce qui ressemble à une authentique dérive sectaire de fait divers. Un vrai bon slow burn consistant, mesuré et parfaitement dosé. Une image désaturée presque hivernale, souvent en caméra flottante et aux cadres bien resserré sur les micro-expressions. Une histoire d'un autre monde, cryptique et discret, passé à la loupe et au scalpel, et qui lui même semble en camoufler un autre encore plus caché et inquiétant. Folle, tragique et bouleversante. Elle est servie sur le ton de la banalité et du danger, par un impeccable casting d'halluciné.e.s de premier choix. La part belle est faite à la psychologie, à l'interprétation et aux dialogues justes. Un joli moment de profondeur, d'introspection et de lucidité, pour une enquête policière crédible, minutieuse, prenante et habilement didactique. L'écriture sans artifice grossier, est un bijou de sensibilité, d'empathie, de doute et de responsabilité morale. La mise en scène est sobre et classique, avant tout pour n'être rien de plus que fonctionnelle. Elle est clairement là pour servir honnêtement un propos, sans l'écraser sous de la distraction visuelle et ostentatoire. Du coup, dommage que la direction artistique austère, fasse aussi volontairement dans le terne et le discret d'arrière plan. On a parfois du mal à se souvenir que ça se passe au début des années 80, tellement que presque tout ce qu'on peut voir a l'air passe-partout, modeste et intemporel. J'imagine que la forme ne devait absolument pas éclipser le sérieux et la gravité du discours de fond. Beaucoup de pudeur sur les violences graphiques ou les écarts de langage. Il n'en reste pas moins que l'histoire est dure et pleinement mature. Et si vous êtes en quête de légèreté bon enfant, mieux vaut passez votre chemin sur cette œuvre pesante de sept heures. Bref, un 3.5/5 plutôt solide de chez FX, qui ne risque pas de marquer les esprits par ses excès, sa joie de vivre ou sa vacuité.