J'adore l'univers de Sherlock Holmes et le cadre victorien de Londres au XIXè siècle ! C'est ce qui m'a poussé à regarder la série. Le mythe littéraire de Arthur Conan Doyle est ici complètement revisité. Tout d'abord, l'adaptation présente les irréguliers, un groupe de jeunes marginaux plein de ressources, comme personnages principaux. S'ils secondent le célèbre détective et l'énigmatique Dr. Watson dans leurs enquêtes, la série se concentre sur leurs aventures. Loin d'élucider les classiques affaires propres aux romans, l'intrigue prend une tournure surnaturelle suite à l'ouverture d'une mystérieuse brèche sous la capitale...
"Les Irréguliers de Baker Street" ne m'a pas entièrement convaincu. Déjà, j'ai eu énormément de mal à la terminer car je trouvais les épisodes répétitifs et plutôt ennuyeux sur la durée. Pourtant, chaque épisode se concentre sur un cas différent et la réalisation est de bonne facture. Franchement, la forme est alléchante ! Les paysages sales et brumeux du vieux Londres sollicitent notre intérêt, tout comme les effets spéciaux qui sont déterminants dans cette relecture horrifique. L'univers sonore, lui, apporte une touche moderne et originale.
Côté intrigue, ça manque un peu d'originalité. Les affaires, bien que flippantes pour les plus jeunes, auraient pu gagner en finesse. J'ai apprécié la diversité de chaque épisode, plantant à chaque fois son décor dans un lieu inédit mais on est bien loin des rouages intelligents des romans. Ici, les résolutions coulent de source tout en étant totalement illogiques pour les adeptes de subtilités. C'est vraiment dommage, car sous ses apparences léchées, on ne retrouve qu'un fond d'investigation plat et sans réelles difficultés... La faute revient également à des pans de dialogues pauvres et inintéressants. Aussi, je pense que l'ensemble des personnages manque d'un background convaincant. Certes, il y a un fil rouge quant à leurs origines qui s'étend sur l'ensemble de la saison mais ça peine à fasciner. Les épisodes sont tellement longs... D'autant plus que les premiers entretiennent un bon suspense pour invoquer le fameux Sherlock mais j'ai été bien déçu par l'essence du personnage et ses inter-connexions avec le reste. Là, on a droit à une version sous drogue et déconnectée du monde réel, en plein spleen émotionnel, irresponsable et antipathique de surcroit.
Niveau interprétation, même si ça reste pas terrible, il y a un bel engagement... Outre Henry Lloyd-Hughes et Royce Pierreson qu'on place sans hésiter au second plan, il y a cette bande d'ados des rues, délaissés et oubliés par la société. J'ai bien aimé leur osmose et leur complicité. Le personnage humoristique de Spike, par exemple, est super même si il reste anecdotique. Ses comparses masculins d'ailleurs sont servis à la même enseigne car ils ne servent qu'à combler les trous et créer quelques flirts... Thaddea Graham et Darci Shaw, quant à elles, mènent la danse avec ces rôles de soeurs fortes contre tous. L'émotion est là et malgré un scénario bancal, ça met un peu d'eau dans mon vin pour rédiger ces quelques lignes...
La série n'en reste pas moins un pur produit Netflix, adressée principalement à un jeune public en quête de mystères à résoudre et saupoudré de frissons. L'idée de centrer l'action sur des personnages secondaires des romans iconiques était pourtant bonne... Tout ce qui s'ensuit n'a que peu d'intérêt.