Bâillement générique/5... Je n'ai pas trop compris à quel type de public, cette enquête romantique, fantastique et fantaisiste pouvait bien s'adresser. En tout cas, c'est trop sale, sombre, horrifique et malaisant pour un vrai jeune public. Pas assez pour un vrai public mature. Et surement pas assez surprenant, profond, rigoureux, sérieux et cynique non plus. Et probablement trop cœur tendre, gnangnan, ringard et superficiel, pour des ados avide de parcours initiatiques qui leurs parlent vraiment, en s'adressant à eux avec intérêt et sincérité. The Irregulars n'est pas vraiment déplaisant. Mais jamais passionnant. La qualité des épisodes est variable. Mais dans une relative bonne fourchette. Une première partie de saison trop procédurale et entendu, où la mise en place est malheureusement aussi transparente, que vu et revu un bon millier de fois. Par exemple, l'antagoniste principal se fait griller dans la seconde où il apparait. Et que dire de ces intrigues amoureuse, digne d'un pauvre soap collégien de 1990. Une deuxième qui passe son temps à faire et à défaire, donnant tout autant l'impression que dans la première, d'assister à du remplissage essentiellement superflu, avec certes une autre méthode plus feuilletonnante, mais presque aussi éculé. Et au final, comme ça veut jouer sur beaucoup de tableaux pour ratisser large, ça donne un produit de commande sans âme qui tourne en rond, trop rapiécé et bâtard, où la mayonnaise ne prend pas assez régulièrement, avec les différents éléments narratif, stylistique ou artistique, plutôt hétéroclite et éparpillé. Un déroulé narratif qui traine trop à mon gout, s'égare souvent sans but réellement valable, et m’ennuie avec beaucoup trop de répétition inutile des même jérémiades existentielles, qu'on avait pourtant très bien compris la première fois. Et surtout, une histoire principale qui ne raconte pas grand chose de palpitant ou satisfaisant en huit épisodes, et qui ne me donne que l'impression d'être un prologue au vrai cœur d'un sujet, que nous ne découvrirons qu'à partir de la saison 2... Enfin... Peut-être... Sinon, l'image est belle, la production plutôt luxueuse, la direction artistique digne du label qualité britannique, et la mise en scène plutôt correcte, efficace et de bon gout. Et si les performances du casting sont loin d'être à tomber par terre, il fait quand même le taf correctement, pourtant peu aidé par des intrigues trop cliché, et des dialogues lénifiant au possible. En tout cas, ça fait plaisir de revoir quelques têtes connus, de l'immense cheptel de second couteaux britannique. C'est déjà ça. Bref, je ne la déconseille absolument pas. Mais si à priori, cette œuvre semble à votre gout, et que vous avez peu de temps libre à consacrer au cinéma et aux séries, vous pouvez sans aucun scrupule mettre The Irregulars en fin de liste. Il y a tellement plus savoureux et intéressant à voir dans l'immédiat, qu'une charmante série B creuse d'exploitation, sans imagination ou caractère, et malheureusement aussi vite vu qu'oublié. Et si en plus, vous comptiez vous la faire en binge intégral, préparez vous confortablement à faire une bonne sieste avant la fin. Un ou deux épisodes par soir, avec un bon plateau repas modérément arrosé, ça passera mieux sur la digestion.