Bon, il faut quand même avouer, même si j’ai regardé jusqu’au bout, que l’ensemble n’était pas très bon. Tout a déjà été relevé, dont le clair manque de budget, qui n’excuse cependant pas certaines aberrations scénaristiques. Les rapports de force sont complétement à côté de la plaque ;
les vampires et les chasseurs sont vraiment faibles
! C’est la première chose qui m’a sauté aux yeux et qui a été une source de frustration tout le long de la série. On en vient à se dire que les combats de Buffy étaient même mieux fichus. Les soi-disant « chasseurs »
sont d’un amateurisme sans nom (et je ne pense pas qu’il faille mettre ça aussi sur le dos du manque de budget…)
Pourtant, l’idée était loin d’être mauvaise. Je trouve ça plutôt cool d’avoir un couple de lesbiennes en tête d’affiche d’une série fantastique, mais c’est quand même censé être « une série fantastique » ! Les longueurs, les dialogues creux, le manque de profondeur de certains personnages, les mauvais combats, les références poussives à Roméo et Juliette (des fois qu’on n’aurait pas compris que l’histoire y ressemble) ont quelque peu gâché la sauce.
Les acteurs ne sont pas vraiment mauvais en soi (sauf certains en combat), mais le tout manque d’intérêt, d’enjeux. On a parfois l’impression qu’il manque un but aux personnages
(même les chasseurs, qui, par définition ONT un but, ne semblent pas le poursuivre plus que ça…).
Aujourd’hui, quand on prend chaque élément de cette série, on en trouve une autre qui a mieux fait. Meilleurs combats, meilleure romance gay, meilleurs dialogues, meilleur scénario (et je précise qu’un scénario n’a pas besoin d’être complexe pour être intéressant), meilleurs effets spéciaux (même à bas budget), j’ai vu tous ces éléments, beaucoup mieux ailleurs. Je ne dis pas que chaque série doit être absolument parfaite (d’ailleurs la perfection n’existe pas), mais là, on est quand même largement en-dessous de la moyenne. Bref, je sors très mitigée de ce show malgré quelques rebondissements qui parviennent quand même à tenir en haleine.
La série a encore beaucoup de choses à dire, donc à voir s’il y aura une suite. En tout cas, tout cela est vraiment dommage pour une histoire plutôt bonne…sur le papier.
Petit mot sur le wokisme ; je suis la première à le décrier quand ce n’est pas l’élément principal d’une série et qu’on nous le balance dans en pleine face en mode ultra poussif (avec du vocabulaire râpeux bien spécifique genre « mansplanning » radoté à toutes les sauces (ils ont réussi à le caser dans un épisode de « Mercredi », celui-là !), et carrément au détriment de l’histoire. Ici, la romance mixte-gay est l’élément principal, on le sait dès le synopsis, mais pour le reste, ce n’est pas aussi envahissant que dans d’autres séries.
Ce que je condamne personnellement dans cette tendance, c’est cette manière de vouloir inclure TOUS les thèmes de lutte sociétaux actuels, de manière systématique, très concentrée et peu naturelle dans une série, et parfois au risque d’y consacrer plus de temps d’antenne que l’histoire elle-même (si, si, j’en ai vu ! Regardez le pilote de "Charmed", par exemple). Merci les cahiers des charges… Il y a une différence entre l’ouverture d’esprit et le matraquage idéologique. Fort heureusement, à force de la condamner, certains scénaristes commencent à réfléchir à inclure ces thèmes de manière plus distillée et plus vraisemblable, et arrivent à créer des séries intelligentes et modernes (j’ai beaucoup aimé "Motherland : Fort Salem", par exemple).