Et bien pour le moment, ça tient encore le choc. Bon, évidemment, vous dire que l'on se renouvelle totalement serait mentir, mais ce n'est de toute façon pas le but. Au contraire, je trouve même que la série trouve son rythme de croisière, avec ses avantages et inconvénients, mais laissant une impression globalement positive. Beaucoup de patients à soigner, comme toujours, mais surtout encore plus de « soap », de « drama », certes un peu répétitifs, mais avec un métier et une efficacité permettant de ne pas trop s'en rendre compte, notre évidente sympathie pour les différents personnages, justement par leurs diversités, étant désormais bien ancrés. On a appris à les connaître, à s'inquiéter lorsque ça va (vraiment) mal, si bien qu'aussi mélodramatique puissent être leurs atermoiements sentimentaux et autres doutes en tout genre, ils ont quelque chose de touchant, justement parce qu'on se reconnaît en eux, leurs hésitations, aussi immatures soient-elles. Cette série parle assez bien de l'humain, certes dans une logique très sentimentale où tout le monde est beau et globalement très positif, avec leçons de vie pas franchement mémorables au début et à la fin, mais également dans cette logique de compétition qui anime bon nombre d'entre eux dans l'hôpital, cette recherche du cas le plus rare, de l'opération la plus réussie : cela est, certes, évoquée avec un certain humour, mais n'en est pas moins réel. Enfin, loin d'être toujours à la hauteur dans ce genre de productions, l'interprétation est souvent bonne : l'irrésistible Sandra Oh, Katherine Heigl, T.R. Knight, Patrick Dempsey, Chandra Wilson, Isaiah Washington, James Pickens Jr. ou la sublime Kate Walsh... Dommage que les derniers épisodes se perdent un peu dans des considérations d'un intérêt assez mineur, que ce soit
le départ d'Addison pour Los Angeles
ou une mécanique tournant légèrement à vide, si ce n'est lors du dénouement et ce
« mariage » catastrophe
, certes imposé par un (gros) imprévu de tournage, mais le rendant, en définitive, nettement plus fort et inattendu. Sans être addict ou avoir envie de me précipiter sur la saison suivante, ce troisième volet est l'indéniable preuve du savoir-faire de sa créatrice Shonda Rhimes.