La petite Marina, 11 ans, cadette d'une fratrie de trois (dans l'ordre des naissances, un garçon, puis deux filles), est (sans doute) enlevée - la scène est dans le Dunkerquois. L'enquête policière patine - et le principal suspect est innocenté (peut-être trop vite ?). Le couple des Masson n'y survit pas, et Laurent, le père, se met en ménage avec une kiné, nouvelle venue dans la région, Selma - dont progéniture (un fils).
11 ans plus tard, l'histoire rebondit avec une mystérieuse jeune fille surgie de nulle part, apparemment amnésique à la suite d'un accident de la route - et qui ressemble étonnamment au portrait vieilli par logiciel de Marina. Il va falloir 8 épisodes pour débrouiller le vrai du faux, dans cette affaire de "L'Absente". L'énigme est assez bien menée, sur les plans scénaristique (rebondissements fréquents) et dramaturgique (quelques passages intéressants, sur le plan cinématographique pur), et, au-delà des incontournables bien-pensants de l'écriture imposée (surtout ne pas oublier les touches "divers" - sans lesquelles il ne saurait y avoir de fiction télévisuelle aujourd'hui), on notera l'originalité (relative) de l'hybridation entre "polar" et étude de moeurs (comment combler l'absence - d'un être cher), et celle du personnage de la flic "spécialisée", appelée en renfort sur le cas qui resurgit, nonobstant un accouchement imminent. Cette "Victoire", qui, à une lettre près, porte le même nom que l'aventurière apostate Isabelle Eberhar(d)t, est en effet animée d'une roborative (et prosélyte) foi chrétienne - ce qui l'a fait d'ailleurs surnommer par son équipe "Vierge Marie" (en dépit de l'erreur manifeste d'une telle épithète appliquée à une réformée - mariée à un pasteur - les églises protestantes ayant, dès l'origine, renié tout culte marial, comme celui des saints, d'ailleurs).
Marie Denarnaud, dans le rôle, est cependant un rien ridicule - tant elle a du mal avec son faux ventre..
Olivier Rabourdin est lui parfait, en flic local tourmenté (et ami des Masson). Ces derniers étant (plutôt bien) incarnés par des interprètes dorés sur tranche (dans la vraie vie) - signalons-le pour l'anecdote : Clotilde Courau (de l'ancienne noblesse bretonne par sa mère, princesse de Venise par mariage, et elle-même mère de deux altesses royales) et Thibault de Montalembert (famille dont le lignage est attesté dès la Première Croisade, c'est-à-dire le 11e siècle).