« We’re good soldiers, we’ve followed orders… and for what ? »
Après une première saison originale et profonde, liée, contextualisée, cette seconde patine un peu dans la semoule et met du temps à démarrer vraiment, de péripétie en péripétie, dans le giron de la Trandoshan Ciddarin, attachante et mystérieuse, voire suspecte. Les épisodes s’éparpillent d’ailleurs au gré des personnages, tantôt le Bad Batch au complet, tantôt la moitié du clan, tantôt les affres de Crosshair le psychorigide, tantôt enfin la prise de conscience des clones, dépassés dans un nouvel Empire qui ne veut plus d’eux.
On comprend bien toute la complexité qu’il y a pour les scénaristes dirigés par Dave Filoni à créer de l’original qui tient la route tout en apportant des réponses aux questions posées dans les interstices entre les autres œuvres, séries ou films, mais cette saison est par trop déliée et, par conséquent, froide souvent, malgré plusieurs sursauts intelligents et beaux et l’habituelle dose de suspense. On pourrait ajouter également la capacité de non-jedis à se sortir de situations inextricables, grâce à leurs habilités, leurs différences et leur complémentarité.
Au final, on peut s’interroger sur l’intérêt d’avoir étendu l’intrigue principale sur deux saisons quand on sait qu’une troisième et dernière est prévue, qui fera sans doute le lien avec ce qui suit : Solo, Obi-Wan Kenobi, Rebels, Andor (avec une deuxième saison annoncée en 2024) et Rogue One. Trop centrée, trop décentrée, trop dense, trop déliée, il est difficile de savoir ce qui cloche dans la narration de cette seconde saison mais il y a clairement une baisse de régime par rapport à la bonne surprise qu’était la première. On regrettera donc pas mal de longueurs
et une fin brutale qui ne clôture en rien la saison
.
Reste en fil rouge la réhabilitation des clones dépassés par une époque où ils n’ont plus leur place, là où le déclenchement de l’Ordre 66 était résolument trop rapide dans La Revanche des Siths.
Reste aussi l’incroyable densité des personnages centraux, à la fois attachants et complexes au sein d’un groupe autogéré où le leader est d’une surprenante modernité, bienveillant et à l’écoute de son équipe plurielle. On notera, cerise sur le gâteau, la profusion de références narratives diverses.