https://leschroniquesdecliffhanger.com/2022/09/15/la-fille-au-coeur-de-cochon-critique-saison-1-cette-serie-reconcilie-et-fait-du-bien/
Très étonnante et plutôt très attrayante, La fille au cœur de cochon est bien décalée, déjantée et au final très fun. Série d'une géniale authenticité, parfois lunaire, tout en étant très ancrée dans notre terroir national. Une vraie singularité, un peu comme Twin Peaks (1990) parfois, mais avec justement un style en propre inimitable et quasi jamais vu jusqu’alors.
On se marre aussi beaucoup de nombre de trouvailles autour de la cochonaille, avec notamment une écriture à couper. C’est aussi tout le sel de la série, qui oscille entre délire scénaristique, et profonde, sincère et moderne réflexion sur nos façons de consommer, et donc de penser le monde. "La fille au cœur de cochon", c’est du Pata Negra, meilleur jambon du monde." La fille au cœur de cochon", c’est du jambon fin et délicat, sans la couenne.
Et comme l’air de rien, il existe tant de choses dans la série, c’est aussi l’opposition métaphorique entre le capital et le travail. A savoir entre Nina, fille du patron de l’hypermarché du coin et Hugo, fils d’éleveur. Celui-ci étant prêt à sauver tous les cochons du monde pour juste un soupir, un sourire, de sa belle. C’est un peu et non sans rire les Roméo et Juliette du monde porcin.
Il y a également un pur moment de grâce, avec dans l’épisode 4, cette spectaculaire danse des cochons toute en sensibilité et émotion, qui est d’une prodigieuse humanité et d’une inédite animalité. Véritable traité d’éthologie passionnant et assez enivrant. Cette série interroge notre rapport au vivant, réconcilie et fait du bien.
Pour résumer cette série déroutante et jamais dégoutante, on serait facilement tenté de reprendre l’adage qui nous dit que tout est bon dans le cochon…