Une série qui se regarde d'une traite, efficace, au propos intéressant et neuf. Ce personnage principal intersexe est bien abordé, on est remué et amené à réfléchir en tant que spectateur.
Quelques bémols ont dérangé mon visionnage.
Premièrement, pour la "représentation" de couleurs, il y a un personnage qui joue l'ami noir ET gay, ainsi qu'un jouant le voisin maghrébin (fumant la chicha dans une scène, mais quoi...) ET gros... Merci le scénariste ou qui que ce soit pour l'insertion de personnages cumulant deux "handicaps", sachant que notre société stigmatise beaucoup chacun des traits portés par ces personnages. Je trouve ça facile et rapide d'avoir balancé deux traits à deux personnages pour se donner bonne conscience. D'autant plus qu'ils n'ont aucun profondeur, leur personnalité n'est pas mise en avant. Ces deux personnages sont utilisés comme des étendards, on entend presque la production crier "EH OH VOUS VOYEZ COMME ON EST OUVERTS D'ESPRIT ON MET DES PERSONNAGES DISCRIMINÉS DANS LA SOCIÉTÉ". Oui mais bon. Vu comme vous les abordez, on a le droit de se questionner sur votre sincérité.
Deuxièmement, quelle est cette famille cliché où la mère met la table, lave le linge, s'occupe du repas EN PERMANENCE sans que cela gêne un seul membre de la famille ? On est en 2022 ou non ? Daphné Burki joue bien la maman un peu dépassée, mais j'ai déploré cette abondance de clichés qui pesait sur son rôle.
Troisièmement, j'ai trouvé que cela manquait de crédibilité quand les deux bg de l'école sont tombés fous amoureux de Sasha. Pardon ? La tissmé hyper féroce (Paola Locatelli est talentueuse) et le beau gosse musclé jettent leur dévolu sur Sasha, et on est censés y croire sans ciller ? Pardon mais je ne marche pas...
Dans l'ensemble, j'ai aimé cette série, mais je regrette que, comme beaucoup de films et séries dans le paysage français, elle cumule les écueils au niveau de la grossophobie, du racisme et du patriarcat. Aborder un thème qui ne l'avait pas encore été, c'est bien. L'aborder en réfléchissant à éviter de tomber dans les discriminations habituelles, c'est mieux.