Id Invaded plonge explorer les tréfonds de l'âme. Nagihisako et ses potes s'immergent dans le "ça" freudien des tueurs en série grâce à des instruments plutôt sophistiqués. Le décor planté, après 3 premiers épisodes durs à suivre, nous voilà fin prêts à traquer du détraqué sur deux dimensions.
Ce qui m'amène déjà à mon premier regret; expliquer les pulsions meurtrières par des tourments de l'inconscient se révèle plutôt judicieux. En conséquence, j'aurais préféré que l'anime se concentre plus sur l'exploration des puits, plutôt que sur la traque IRL qui n'a vraiment, mais vraiment, rien d'original. Si ce n'est ses personnages variés et bien qu'ils soient des meurtriers, relativement attachants. Ce qui manque principalement à Id Invaded, c'est de n'exploiter les puits que comme des moyens répétitifs pour résoudre des enquêtes IRL…Car si chacun est différent dans sa forme, j'estime que le champ des possibles quasi infini n'a pas vraiment été exploité
Moi aussi frustrée par concentration abusive de masterminds. Oui, moi pas du tout contente. Moi, individu lambda, me trouve submergée par des tronchasses qui te sortent des arguments du futur pour expliquer chaque meurtre. Ca manque clairement de personnages un peu plus lents du ciboulot pour rétablir un équilibre (comme Misa Misa dans Death Note, par exemple). Je me suis juste sentie dépassée par les évènements tout le long de ces 13 épisodes sans avoir la moindre impression qu'on essayait de me livrer des indices par ci par là pour m'aiguiller.
Impression renforcée par la prévalence permanente de l'action sur l'explication. Au final, on ne sait pas trop pourquoi John Walker s'amuse à pousser des gens à tuer. Est il lui aussi manipulé ? Ou juste fou ? Ou est-ce une semi morale de l'anime, qui reconnait que beaucoup de choses de l'inconscient nous échappent ? Et pourquoi utiliser un mec de marque de whisky, d'ailleurs ? J'avoue avoir langui, en vain, l'explication de cette saugrenue référence… Bien plus que son identité grillée dès qu'on aperçoit les cheveux/moustache de John Walker.
L'évolution des évènements développe toutefois plutôt bien ses personnages, en explorant leur personnalité et tourments pour instaurer des liens forts entre eux. Le tout sur une bande son sympathique, qui introduit parfois du chant. Mention spéciale pour son ending que je trouve succulent, avis purement subjectif.
Et cette fin que je qualifierais de "cyclique", me laisse plutôt perplexe. En ce sens qu'elle renvoie directement à la scène introductive. Je ne vois pas trop l'intérêt de faire un rappel de ce genre dans un anime de seulement 13 épisodes. Primo car le début n'est pas très lointain, donc on en a toujours un souvenir frais. Deuxio, ce format ultra short n'autorise pas de perdre une minute d'antenne pour de la rediff'. J'aurais préféré qu'on m'explique le choix de John Walker, par exemple, ce n'est qu'une suggestion, hein…