"Ne jetez pas la faute sur le temps."
Si l'influence des séries nordiques est prégnante, notamment sur sa lenteur et son ambiance visuelle et musicale, The Grave met en scène un Israël assez inconnu de ce côté de la Méditerranée, esthétiquement plus proche du nord de l'Oregon ou de la Scandinavie que des étendues désertiques plantées d'oliviers que l'on a l'habitude de voir.
Dans cette série puzzle signée Omri Givon, la narration découpée entre scènes actuelles et flashbacks rapides laisse le temps au spectateur, à la spectatrice, de recoller les morceaux avant de découvrir de nouvelles pièces mystérieuses. Hélas, le principe d'enquêtes multiples en parallèle et qui finissent par s'entrecroiser, procédé assez bien ficelé voire haletant, n'évite pas quelques rebondissements prévisibles et plusieurs invraisemblances.
La réalisation est plutôt sobre, proche de ce qu'on peut voir dans les séries nordiques, l'interprétation assez juste, voire franchement convaincante pour Nadav Netz et Liana Ayoun, deux des principaux protagonistes. La musique, enfin, certes très jolie, est particulièrement parasite.
Imaginez ainsi un mélange quelque part entre la première saison de la série allemande Dark (Baran bo Odar et Jantje Fries, 2017) pour son intrigue et la série suédo-danoise Bron/Broen/The Bridge (Hans Rosenfeldt, 2011-2018) pour ses personnages, son interprétation et son rythme. Sans atteindre à la qualité des deux références, on obtient une série qui tient en haleine, surtout à partir du troisième épisode, et qui gratte bien le cerveau.