Présentée comme le « The Crown » norvégien, « Atlantic Crossing » est une série au format très classique qui allie le biopic et le soap, relatant des évènements historiques assez peu connus. Perplexe au visionnage des premiers épisodes, le personnage de la princesse Matha aux faux airs de Lady Diana étant surjoué, et le trait de la relation ambiguë avec Franklin Roosevelt un peu trop forcé, j’ai été en effet dubitatif sur cette série qui frôlait les romans « Harlequin ».
Ceci étant, au fil des épisodes, les faits historiques avec l’invasion de la Norvège par l’Allemagne prennent le pas sur cette hypothétique romance (hypothétique, car rien ne prouve que Martha et Roosevelt aient eu des relations aussi personnelles – Franklin avait-il vraiment le béguin pour Martha ? Rien n’est moins sûr). Et finalement, on se laisse tout de même transporter par l’histoire de la princesse Martha de Norvège, dont sa relation privilégiée avec Roosevelt l’amènera en partie à le convaincre à engager les Etats-Unis dans le soutien aux pays européens, le Président voulant garder dans le même temps, pour des raisons de politique intérieure et des convictions de sa femme Eleanor, la neutralité dans le conflit : « Atlantic Crossing » réussit habilement à faire écho à l’ « America First » et à la tentation de l’isolationnisme que notre époque rencontre aujourd’hui.
Même si comme évoqué plus haut la série comporte des défauts, la reconstitution, les décors sont aboutis et le jeu d’acteur de Kyle MacLachlan (Twin Peaks, Desesperate Housewives) en F.D Roosevelt convaincant. Bien que cela ne soit pas une très grande série, « Atlantic Crossing » réussit toutefois à capter l’attention du téléspectateur en alliant avec talent grande Histoire et petite(s) histoire(s).