En démarrant le visionnage de cet Écuyer du Roi, je m'attendais à une énième série pour ados, mièvre et aux personnages établis selon les critères de sélection habituels: le marrant, le petit génie, etc. Certes, tout n'est pas parfait, le "héros" (les guillemets sont pour ceux qui ont vu la fin) n'a pas un gros charisme, mais au moins il se démarque par ses faiblesses et ses doutes, des raccourcis scénaristiques sont parfois à déplorer, et la fin n'est pas aussi grandiose que celle qu'on était en droit d'attendre. Il est vrai aussi qu'on est loin d'un GOT, qui surfe lui aussi sur la vague du médiéval-fantastique, mais le publique visé n'est pas le même (je fais partie de ceux qui se nourrissent des deux), et une série où on ne voit pas des giclées de sang, des bouts de seins ou plus encore, et des viols à tout bout de champ, ça fait du bien aussi! Certains codes sont cassés aussi, comme la reine qui,
contrainte d'épouser quelqu'un qu'elle n'a pas choisi, ne va pas pleurer dans les jupons de sa mère et reconnait s'être préparée depuis longtemps à cette éventualité.
Petit bémol pour le super méchant, qui ne donne jamais toute la mesure de son potentiel, dommage! Au positif encore, une bonne réalisation, les chorégraphies sont réalistes, on est loin des combats à coup de pied dans les gencives et autres cascades délirantes, et ça fait vrai; les décors sont superbes (surtout les extérieurs), rien ne fait carton pâtes, et la bande son (de très bonnes musiques du compositeur Brandon Campbell) accompagne magistralement l'ensemble. La jolie Ruby Ashbourne Serkis, qui nous surprend à la fin
en s'avérant être au final la vraie détentrice de la magie
, me tire cette réflexion: comment Gollum a t-il fait pour engendrer une si belle créature? ☺ La fin est intelligente car on peut avoir une suite, ou pas, et donc ne pas être déçu en cas d'annulation (comme souvent) de la série.