S’il n’y avait pas eu cette fin rocambolesque de la première saison, j’aurais pu aborder la seconde saison avec des craintes de répétition et de stagnation. Rien n’en a été ! Bien au contraire, le début reprend là où on en est resté, sur Kobol, à la recherche de la route vers la Terre, et déjà les dissensions entre croyants et non-croyants suscitent des tensions et des tragédies qui ne nous font plus quitter notre fauteuil. La saison 2 emporte aussi d’autant plus l’adhésion que les personnages phares de la série, j’ai nommé Tom Zarek mais surtout – et de loin ! – Gaius Baltar (James Callis peut se vanter là d’avoir donné vie à l’un des personnages les plus charismatiques de l’histoire de la série américaine) vont prendre de l’importance et de l’ampleur, renforçant l’intérêt que l’on peut déjà porté pour ces jeux d’intrigues sociales et politiques au sein de cette flottille de survivants… Dommage du coup que, malgré tout ça, cette saison sombre parfois dans les affres du remplissage. Ils sont quand même quelques uns, dans le dernier tiers, ces épisodes qui ne se construisent sur pas grand-chose et qui entendent installer, développer et résoudre des intrigues et des personnages le temps d’un simple stand alone. C’est la plupart du temps artificiel, peu utile pour l’intrigue, et surtout c’est chiant. (
L’épisode où Apollo s’entiche d’une prostituée… Pfouiaïeaïe !
) Le pire, c’est que ce temps perdu à raconter ces histoires sans importance se fait au détriment d’autres éléments qui auraient mérités bien plus de temps et d’efforts. (
Je pense notamment au personnage de Fisk. Il n’existe pas avant la chute de l’amiral Cain et à peine commence-t-il à prendre de l’importance qu’il est éjecté pitoyablement par l’intrigue. Parce bon, je ne sais pas pour les autres qui auront vus cette scène, mais pour moi, ce moment où on le voit réparer un moteur de saut avec une clef à molette et un marteau, ça reste juste le pire souvenir que je garde de la série, toutes saisons confondues !
) A dire vrai, c’est clairement ce coup de mou de quelques épisodes qui coûte à cette seconde saison la cinquième étoile. Car au-delà de ça, cette saison est quand-même riche de moments que j’ai trouvés particulièrement palpitants. Entre
cette rencontre d’avec le Pegasus
qui survient dès l’épisode 10 (et qui m’a valu une nuit très raccourcie) et ce final vraiment malin et inattendu avec
l’élection de Baltar et l’installation sur New Caprica
, on se retrouve quand-même là avec deux de mes moments préférés de toute la série. Donc oui, elle a beau être inégale cette deuxième saison, elle n’en demeure pas moins tellement riche en événements forts et en espérances pour la suite qu’il est difficile pour moi de ne pas rester enthousiaste en y repensant. Et à mon sens, dire cela, au fond, c’est dire l’essentiel. « Battlestar Galactica » opère clairement un virage qualitatif très intéressant avec cette seconde saison, et ce n’est clairement pas pour me déplaire.