Ceux que les histoires trop sentimentales rebutent n'aimeront pas. Quand j'étais jeune, on disait "une bluette" ou un roman à l'eau de rose. Et cependant, j'y ai trouvé quelque chose d'assez unique qui m'a, je dois le dire, bouleversé : c'est l'histoire d'un jeune prince Koréen de 20 ans, au 19è siècle, abandonné tout au fond de l'immense palais impérial, isolé et naïf, plein de rêves, d'espoirs, mélancolique mais jamais triste, qui rencontre par hasard une jeune femme égarée dans le jardin où il vit quasiment enfermé, seul avec un vieil eunuque qui lui sert de maman, de père et d'ami. Cha Eun Woo joue le Prince Dowon avec une sorte d'élégance et quelque chose d'enfantin, de malicieux, je dirais une poésie étrange, peut-être parce qu'elle vient de Korée, qui m'a complètement subjugué. Il y a une gravité troublante chez cet acteur. Il m'a fait penser (pour ceux qui l'ont connu quand il était encore presque adolescent) au débutant Alain Delon, beau et terriblement ténébreux, peut-être plus beau d'ailleurs qu'Alain Delon : il vient d'être élu Homme Koréen de l'année et meilleur "Rising star". La jeune Go Hae Ryung, isolée elle aussi sans le savoir par un secret, est la première personne qu'il rencontre, et malgré la frayeur qu'ils ressentent l'un devant l'autre, sa première amie, puis très vite son premier amour. Et il découvre qu'il y a un monde autour du palais, puis, plus tard, la mer, du sable sur la plage. J'ai conscience que certains diront qu'il s'agit d'une "niaiserie Koréenne", un peu grotesque sans doute par certains aspects pour nous occidentaux, ce qui est peut-être vrai par instants d'ailleurs. Mais je suis pourtant tombé sous le charme de cet univers "hors du temps" et surtout de cet acteur que je trouve envoutant. Je ne m'en suis toujours pas relevé... (Je commence mon 3ème visionnage). Par moments - ne riez pas - j'ai pensé au Prince Hamlet, prisonnier au royaume du Danemark.