"Vienna Blood" : voilà qui fait évidemment penser au "Wiener Blut" de Johann Strauss fils (mort en 1899, compositeur "aryanisé" à titre posthume par Hitler, qui l'appréciait, nonobstant ses origines juives) ! Mais là, le "sang" évoqué est au sens propre, car la série est "policière". Le (avant la lettre) criminologue (et même "profiler") Max Liebermann est un jeune médecin viennois, issu de la bourgeoisie juive, celle dont François-Joseph a permis l'ascension sociale, depuis le "Compromis austro-hongrois" de 1867. Une élite israélite (souvent convertie au catholicisme, et assimilée) est alors en plein essor dans l'Empire, autant au plan économique, que scientifique et culturel (voir ainsi Schnitzler, Mahler ou Freud). Très admirateur de ce dernier (le premier épisode parle d'ailleurs hystérie... les "Etudes sur l'hystérie", livre fondateur de la psychanalyse, coécrit avec Josef Breuer, a été publié en 1895), ML collabore avec un inspecteur de police, d'abord décontenancé par ses méthodes non conventionnelles, puis enchanté par ce concours, Oskar Rheinhardt. L'atmosphère de l'époque (la scène est en 1906/1907) n'est pas totalement "jew friendly" cependant, dans la capitale autrichienne - et la série sait le faire ressortir. Les mouvements, notamment pangermanistes, du moment inspireront d'ailleurs Hitler, qui réside à Vienne de 1907 à 1913 (alors qu'il tente, en vain, d'entrer à l'Académie des Beaux-Arts). Le premier épisode (sur trois) est d'une bonne facture (reconstitution historique, scénario, jeu des acteurs) - quelque part, au global, entre "The Alienist" et quelque version pour grand ou petit écran des aventures de Sherlock Holmes. On regrettera seulement que dans cette coproduction austro-britannique on parle (diffusion à l'international oblige)... anglais, quand les « cas » sont affaire autrichienne !