Difficile de caser cette mini-série suédoise (6 épisodes de moins d'une demi-heure) tant elle est décalée, portée par des interprètes peu connu·es hors Suède. Au début on pense que ça va être une série policière burlesque, le jeune policier étant physiquement une sorte de jeune ourson à la coupe de cheveux et à la moustache improbables qui vit chez son père qui est aussi son collègue. Ils s'appellent Jack et Jim, prénoms rarissimes dans ce pays. Pourtant, un souvenir très vite amené, expose un suicide et une mystérieuse lettre.
L'histoire démarre vraiment par un braquage raté (on soupçonne d'ailleurs un braqueur raté) qui tourne à la prise d'otages ratée et met en scène l'intervention, ratée, des policiers locaux (Jack et Jim, donc) suppléés par le renfort, raté, d'une brigade d'intervention de Stockholm.
S'ensuit une enquête plus sérieuse de la part du jeune ourson (recoiffé entre temps mais de manière toujours autant improbable) et, peu à peu, on s'attache aux victimes de la prise d'otages, aux vies d'une banalité totale mais qui devient intéressante de par le climat de la série. Chaque personnage est ainsi présenté à travers sa personnalité et son vécu et on finit par en oublier leurs caractéristiques physiques et sociales (l'artiste raté, la directrice de banque froide, le couple de femmes dont l'une est enceinte et l'autre noire, le couple plus traditionnel d'une soixantaine d'années, la dame âgée un peu fofolle).
Entre relations intimes et flash-backs en huis-clos, cette galerie de personnages naïfs et, malgré parfois des abords rudes, profondément humains, nous happe littéralement. Cette série fait un bien fou sans tomber dans la caricature
(sinon un rien dans le glucose larmoyant à la fin, certes)
. ça pourrait être une histoire de bisounours, de politiquement correct, mais c'est bien plus que cela, c'est fin et beau à la fois. C'est aussi joué sans emphase, simplement et bien.