Le parcours de De Gaulle en six épisodes, de la seconde guerre mondiale à son départ du pouvoir. Après le film sur De Gaulle du début d'année, très didactique sur les débuts de la France libre, mais vraiment pas exceptionnel, cette série m'a tout de suite intrigué. Après tout, il y a de très bonnes choses à la TV française (Alias Caracalla, Baron Noir), pourquoi pas cette série ?
Eh bien en fait non, la faute pour deux raisons. Tout d'abord un manque criant de budget : on est bien loin des moyens américains en termes de séries, et ici le parcours de De Gaulle en Afrique pendant la seconde guerre, le ralliement de la résistance sous son autorité, ou encore la guerre d'Algérie et les évènements de mai 68, tout ça n'est qu'évoqué au travers de journaux télévisés, et ne nous reste que des discussions de salon... Alors certes, on ne peut pas demander la lune, nul besoin de reconstitutions gigantesques pour y croire (voir Alias Caracalla justement), mais ici cela nuit clairement à la série qui je trouve ne réussit pas vraiment à nous faire ressentir l'univers de son personnage. "La France" invoquée à tout bout de champ par ce De Gaulle, on ne la connait pas.
Autre défaut de la série selon moi : elle s'intéresse plus à la personnalité de De Gaulle qu'à ses actions. Elle s'attache à nous montre De Gaulle le mari, le père, l'ami, et si elle donne des billes sur la partie France libre, le De Gaulle au pouvoir est clairement flou, ses orientations politiques pas explorées, et sa présidence est présentée comme une espèce de long crépuscule...
Il reste que Samuel Labarthe compose un De Gaulle largement crédible, bien joué, que l'on a plaisir à suivre (jusqu'à ce qu'on se lasse du fait que la série n'ait rien de plus à présenter que cette longue performance d'acteur).
Peut-être que c'est tout simplement le personnage qui empêche la biographie-fiction, qui tombe dans l'hagiographie floue, uniquement centrée autour du "grand homme d'état" qui aurait disparu...