Voilà la série no prise de tête de Apple TV + ! Comique, légère, sportive, cette création, qui vient d'être renouvelée pour deux saisons supplémentaires, met en scène un entraineur de football américain qui se retrouve à la tête d'une équipe de Premier League à Londres. Créée par des habitués du genre, Bill Lawrence (Scrubs) et Jason Sudeikis, on se laisse facilement gagner par cette série feel-good sans prétentions.
Le foot n'étant pas mon sport de prédilection, j'avais un peu peur de pas accrocher, mais comme le personnage principal n'y connait rien non plus, je me suis senti à ma place ! Dès le début, c'est cousu de fil blanc, on sait qu'on va s'attacher à lui. Présenté comme un être optimiste et bienveillant, naïf et incompétent en la matière, voire même un peu bête, il débarque au Richmond FC, une équipe au bord de la relégation, assisté par un fidèle bras droit taciturne. La tâche n'est pas facile, d'autant plus que la chef du club l'a justement embauché pour faire faillite, persuadée qu'il va se planter (car le club était le bébé de son ex-mari qui l'a trompé). Bref, vous avez compris, le foot ne sert que de socle à la série. Certes, il y a quelques clichés sur les joueurs de "soccer" écervelés et les supporters bourrus ou encore des running-gags sur les règles de ce sport, mais ça ne devient jamais central ni trop envahissant (je parle pour ceux, qui, comme moi, n'en ont rien à faire de cette discipline). L'esprit décalé, le contexte et les intrigues secondaires prennent vite le relais.
"Ted Lasso", c'est avant tout une histoire de choc des cultures ! En cela, n'hésitez pas une seconde et optez pour la version originale car un bon nombre de jeux de mots et d'accents viennent rythmer les dialogues. Sans rentrer pour autant dans la satire, mangeurs de hot-dogs et buveurs de thé sont ici comparés pour leurs états d'esprit, leurs expressions mais surtout leurs manières de faire. Car ce guerrier du smile n'a nul autre objectif que d'obtenir la cohésion de son équipe, peu importe s'ils perdent ou s'ils gagnent. La succeed story est donc habilement détournée pour une alternative plus humaine et incluante. Ensuite, la série s'empare de thèmes pour les aborder à sa façon : l'âgisme, le machisme, le girl-power, la pression de la réussite à tout prix, l'affirmation de soi, l'égalité entre chacun...
Et surtout, ce qui marche sacrément bien dans "Ted Lasso", c'est son casting qui amène tout le peps nécessaire pour nous embarquer. Jason Sudeikis s'est écrit un rôle sur mesure attachant et drôle, accompagné de la superbe prestance de Hannah Waddingham, de la pétillante Juno Temple, des rivaux Brett Goldstein et Phil Dunster et du fidèle coach aux répliques cinglantes, Brendan Hunt.
Mais même avec ce super cast et ses bonnes intentions, je ne peux m'empêcher de trouver que ça manque un peu de mordant et que certaines blagues sont très (trop) gentilles, pour ne pas dire molles, mais ça reste fidèle à l'image de Ted, l'optimisme incarné !
Loin d'être culte, "Ted Lasso" se regarde tout seul et n'a pour simple vocation de nous vider l'esprit.