Critique de la saison 1 : 10/10
Plus puissant qu'une boîte de Prozac et plus chaleureux qu'un câlin de votre meilleur(e) ami(e), Ted Lasso est une feel-good série comme on en croise rarement. On passe chaque épisode à sourire béatement devant son téléviseur, à rigoler franchement devant les gags absurdes (mais pas trop, le juste milieu) et les répliques brillantes, à fondre comme neige au soleil devant la bonhommie absolue de ce Ted Lasso optimiste envers et contre tout (incroyable Jason Sudeikis, son meilleur rôle de très loin !). On s'y attache en une seconde et demi, et encore, si l'on est lent à la détente, et c'en est fini de nous : Ted Lasso est un personnage addictif. Ce coach de football américain embauché pour entraîner une équipe de football "classique" (duquel il n'entend rien aux règles, ce qui est hilarant) sur le déclin, et que la propriétaire (qui en a hérité de son ex-mari ignoble) veut couler en secret par l'incompétence totale de ce nouveau coach. Sauf que Ted est un bon gars, un vrai, qui veut sauver le club, croit en la chance de chacun à s'améliorer, sourit face à l'adversité, et ne lâche rien, jamais ! La confrontation avec l'équipe est rude, très drôle, met à jour des personnages très reconnaissables (la vedette du foot qui se la raconte, le vieux joueur colérique qui n'est pas prêt à être remplacé, le préparateur du matériel qui est un indien invisible pour les anglais, la patronne qui est moins méchante qu'elle veut bien le laisser croire...). On veut que cette équipe aille loin, on attend le final avec impatience, et il nous a bluffé (on s'est fait avoir comme des bleus), une dernière tacle que la série nous a fait, après nous avoir constamment surpris de sa grande qualité narrative, de son amour profond pour son personnage principal (un coup de cœur absolu de notre côté) et de son humour brillant. De l'optimisme, de la gentillesse et du rire, que demander de plus ?
Critique de la saison 2 : 7/10
La série n'a pas su renouveler l'exploit de la saison 1, on s'y attendait un peu, étant un schéma courant (trop de succès trop vite, égale plus de budget mais moins de créativité pour une saison 2 en sortie express). On rigole toujours mais bien moins (les gags deviennent parfois lourds : voyez le recruteur de l'équipe du Nigeria qui fait semblant de déféquer en faisant des bruits de pet, que c'est long...et pas drôle), on sent que la série n'a pas grand chose à dire de plus, donc elle insère au forceps des personnages qui s'en vont comme si de rien n'était (la psy, qu'on espère fortement voir revenir en saison 3 !), elle créé des situations pas franchement plaisantes à suivre (Nate qui devient méchant, on ne sait pas qui a eu cette idée, mais il faut le gifler, Nate était clairement plus intéressant avant d'être simplement jaloux) et devient trop longue. Le format court des épisodes (30 minutes) était parfait pour garder intacte l'énergie de la série, qui ici passe à 50 minutes par épisode (avec deux épisodes supplémentaires) et devient souvent amorphe sur la longueur (on décroche souvent). Sans vraiment dire qu'on ne reconnaît plus notre série chouchou, on a quand même une sacrée baisse de régime dans cette saison 2, heureusement rattrapée par son épisode de Noël (excellent ! le meilleur de la saison de très loin), par un approfondissement tragique du passé de Ted (il nous a fait verser une larme, après nous avoir tant fait sourire), par une mise en avant impeccable du personnage de la patronne (Hannah Waddingham s'éclate, et cela lui va bien au teint), par un couple hilarant entre Roy et Keeley, par un Jamie moins gonflant qu'avant, et par une envie d'optimisme toujours défendue par Ted. On a aimé, mais nettement moins que la première saison (un coup de cœur), vivement la saison 3, qu'on espère plus soignée.