« It’s a sin » est une minisérie anglaise de cinq épisodes, signée Russell T Davies, à qui l’on doit déjà la FABULEUSE « Years and years ».
Bon, je ne vais pas vous le cacher longtemps, il nous offre de nouveau une série incontournable. En une soirée, j’ai commencé à regarder un épisode, puis deux… puis la totalité…
On y suit cinq jeunes, quatre homosexuels et leur amie, qui s’installent en collocation à Londres en 1981 et dont la vie sera bouleversée par l’arrivée du Sida.
La première constatation est que le casting fonctionne à merveille. Par moment la série revêt un côté feelgood, tellement il y a une alchimie entre ce petit groupe, qui vit dans la joie et l’insouciance. La façon dont ils arrivent à rendre tout ce petit monde aussi attachant force l’admiration. A leur image, la réalisation dynamique apporte un brin de folie galvanisante à l’ensemble. On va aimer passer du temps avec ces personnages avec qui on va beaucoup rire… mais aussi pleurer… comme rarement…
Car forcément, ils vont être frappés de plein fouet par l’émergence du Sida. Et clairement, la série aborde le sujet sans fioritures, de façon crue, sombre et avec rare efficacité. Plusieurs ruptures de tons feront même l’effet d’une baffe, tant la série arrive parfois à nous faire passer du rire aux larmes. Le virus apparaitra dans un premier temps en arrière-plan, comme une rumeur, pour mieux refermer son piège sur cette communauté, cherchant à pouvoir vivre sa sexualité au grand jour, qui va se retrouver ravagée, par la maladie certes, mais aussi par la discrimination et la cruauté de la société… On est choqué par la façon dont étaient traités les malades dans les hôpitaux, ou par la peur d’être stigmatisé de certains personnages, alors que tout se passe à une époque pas si lointaine…
Evidemment, la série résonne énormément avec la crise sanitaire actuelle. Entre le déni, la peur, le manque d’informations, les hôpitaux dépassés, les rumeurs, le complotisme, les « je connais quelqu’un qui sait de source sûr »… ça semble souvent tellement d’actualité…
Et bien sûr, qui dit années 80, dit BO d’anthologie qui est un pur régal.
Bien sûr, je pourrais chipoter et lui attribuer quelques défauts, mais non, elle est tellement importante que je lui pardonne.
It’s a sin, est une série phare à voir absolument. C’est un hymne à la vie, à l’amitié et à la solidarité qui immanquablement vous touchera, et à laquelle vous penserez longtemps après l’avoir vu. Un hommage vibrant aux victimes, mais aussi un bras d’honneur aux homophobes.
Bref, une série poignante qui à mes yeux est à l’image de son final : PARFAITE.
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