Si le principe des "Apocalypse" est à la fois louable et contestable par bien des aspects, il est regrettable que, pour cette nouvelle salve sur la guerre froide, la série documentaire n'aille pas au bout de ses promesses.
Terriblement "franco-centrée", l'action se déroule essentiellement en Asie : Indochine, Corée, Vietnam, avec quelques incursions rapides à Berlin, Cuba ou Budapest. Cette guerre d'Indochine est le sujet principal de plus de la moitié des épisodes, certainement parce qu'elle concernait avant tout la France, et que nous sommes face à un programme de France2. Dommage, car il en ressort un bâclage en bonne et due forme, de l'histoire de cette guerre froide : pas un mot sur Taiwan, Israel, l'Afrique centrale, l'Amérique latine, le printemps de Prague...ou la guerre d'Algérie. Rien sur les conflits internes au camp occidental (Chypre, les Malouines...), on omet complètement l'impact social et culturel : le mouvement hippie, Woodstock, on évoque à peine mai 68, on ne cite même pas Apocalypse Now et son impact sur le cinéma (alors qu'on fait la part belle au "Pont de Espions" de Spielberg et à son intrigue mineure).
Mais le plus frustrant se situe dans les 5 dernières minutes du dernier épisode, lorsque le scénario semble se rappeler qu'on nous a promis de s'allonger jusqu'en 1991, et que le récit n'en est qu'à 1969. La voix de Kassovitz enclenche la deuxième vitesse...que dis-je, la vitesse du son, et balaie d'un revers 20 ans d'histoire mondiale en un temps record.