Ma première critique.
e suis amateur de séries depuis plusieurs années. À la longue, on établit implicitement une sélection parmi celles que l'on a vues et à force, on ne peut s'empêcher de comparer.
La plupart des séries que l'on préfère sont américaines, voire anglaises pour la majorité d'entre elles. En France, les séries comparables se comptent sur les doigts d'une main (d'un lépreux) : "Engrenage", "Baron noir" et quelques autres. le problème, c'est qu'en matière de critique, il est obligatoire d'utiliser le même référentiel, comme si comparer du caviar et des œufs de lump avait un sens.
Avec "Dérapage", on est au cœur de cette problématique. Télérama annonce TT, ce qui est très bien. Mais une telle note, pour une série française diffusée de surcroît sur Arte, alors là, je me méfie. Malheureusement, mes criantes étaient fondées.
J'avais lu le livre de P. Lemaître que je crois avoir bien aimé mais qui ne m'a pas laissé grand souvenir. En tout cas, je ne m'étais pas ennuyé à sa lecture, sinon je ne l'aurais pas terminé. Comme la plupart des histoires filmées pour la télé, les longueurs sont insupportables : la plupart des séquences pourraient être écourtées de la moitié sans nuire à la narration. L'assaut par le raid est particulièrement indigeste ainsi que les séances répétitives dans la cour de la prison. Le système de narration est quasi linéaire, hormis quelques retours en arrière pour les mal-comprenants afin qu'ils comprennent les propos de la voix off. Question mise en scène ou photographie, c'est encéphalogramme plat, navrant de platitude même si la caméra reste très mobile. Que du banal.
L'histoire est truffée d'invraisemblances (peut-être dues à Lemaitre) et a tendance à s'égarer dans diverses directions, voire à patiner, définissant l'expression "ventre mou" lue dans une autre critique. En plus, je ne supporte plus l'artefact consistant à présenter un des personnages comme le hackeur du siècle, capable d'aller fouiner dans tous les disques durs de la planète pour aider le héros. L'utilisation de ce genre de personnalité est une facilité pour les auteurs qui n'ont pas à se fatiguer pour expliquer comment des informations essentielles sont parvenues à la connaissance du héros, ce qui lui donne plusieurs longueurs d'avance.
Question "héros", c'est vrai qu'il est flou, Alain/Cantona ! Ça commence comme un drame social pour finir par "l'arnaqueur arnaqué". Pas vraiment plus sympa que le P.-D.G. d'Exxya joué par A. Lutz !
Perso, je n'ai jamais aimé Cantona, ni comme fouteux, ni comme acteur. Il joue faux et le plupart du temps, son accent, sa voix rauque et rapide empêchent de comprendre ce qu'il dit (sauf quand il s'adresse à la caméra). Mais bon, dans le cinoche moderne, la qualité de la diction n'est plus une priorité, à croire que plus c'est incompréhensible, plus cela fait vrai !
Pour conclure, j'ai mis deux étoiles, ce qui me semble honnête : les journaleux critiques de spectacle surévaluent les productions françaises, peu-être pour des raisons économiques, voire parce qu'ils connaissent personnellement les metteurs en scène, les scénaristes ou simplement les acteurs. La connivence et le copinage altèrent le sens de la critique...