Billie a une vie rêvée : un mari parfait, deux enfants parfaits, une maison superbe dans une « banlieue » superbe, bref une vie bien rangée dans un quartier type Wisteria Lane. Problème ? Si sa vie de femme/mère parfaite ne laisse aucun doute à l’extérieur, à l’intérieur elle bouillonne et se remémore ses grandes frasques de jeunesse notamment avec Brad, son amant tête brûlée, bombe à retardement, de l’époque. Elle commence la rédaction de son journal sans omettre les détails les plus explicites de son passé sexuel avec le bad boy. Les ennuis commencent lorsque que Cooper (le mari) tombe sur la prose de son épouse. Beaucoup de flash back pour expliquer le passé des uns et des… non en fait surtout celui de Billie
Comme 50 Nuance de Grey il pouvait être intéressant d’explorer un sujet avec authenticité et originalité mais hélas Sex Life jour sur le même tableau : clichés en tout genre, pauvreté des profils des personnages, signes de richesses ostentatoires, scénario prévisible, image des hommes et des femmes bien ternes.
Le journal de Billie tient sur un MacBook Pro. Cooper a plus le look du quaterback de l’équipe nationale en fin de carrière que d’un banquier dans la finance. Billie a eu deux enfants mais a le corps d’une jeune fille de vingt ans. Sa meilleure amie black, est suuuuper compréhensive alors que le collègue/bon pote de Cooper est lourd, voir machiste. Dans le voisinage il y a la cul bénite qui voit New York comme un eldorado, la Milf façon porno BCBG qui a clairement des vues sur Cooper. Et bien sur Brad, qui n’a en tout et pour tout du bad boy qu’une veste en cuir et un débardeur. So risky !
Ils sont tous aussi écervelés les uns que les autres, surtout Billie qui remporte la palme de l’égoïsme, l’immaturité et bien entendu l’incapacité à prendre une décision. Elle a pratiquement un doctorat en psychologie mais il faut croire que les cordonniers sont réellement les plus mal chaussés. Le seul qui tire son épingle du jeu est Cooper. Pas parce qu’il a le sens moral le plus aiguisé mais parce qu’il s’adonne régulièrement à une pratique inconnue des autres : réfléchir.
Ca pue le fric de partout, ces gens vivent dans une bulle avec tout ce qu’il y a de plus détestable : bling bling, outrancière, frime. Si ça peut se comprendre pour Brad et Cooper qui ont des boulot qui rapportent, les deux « étudiantes », elles, n’ont clairement pas sur le dos des vêtements prêt à porter.
On sait à peu près comment tout ça va finir étant donné que Billie n’a aucune volonté propre. Elle passe son temps à « écrire », sourire, se lamenter, chercher des conseils et… that’s it. Seul son statut de mère la protège de l’antipathie généralisée. Et bien entendu elle n’évolue jamais. Ses rapports avec Brad et Cooper sont des plus affligeants, elle dit oui à tout, ils décident elle obé…collabore. Sorry.
Même les scène de sexe sont mornes, calquées sur de l’érotisme façon harlequin ou le plaisir des hommes prévaut sur celui des femmes. Subordonnées. Pour une série qui se voulait axé sur le féminin c’est loupé. Le fait de montrer les culs de Brad et Cooper toutes les vingt minutes ne suffit pas.
En bref une série parfaite pour faire la vaisselle, le repassage, bricoler ou trier des papiers. Pour le plaisir voici quelques notes de scène des premiers épisodes :
Épisode 1 : Billy et sa Best assistent à un concert, la best finit par tailler une pipe au chanteur mais s’interrompt à peine quand Billy vient lui dire : chérie je rentre. Même Samantha Jones, le personnage féminin le plus libéré sexuellement parlant, a été un chouilla mal à l’aise quand Carrie l’a surprise. Au moins le chanteur lui rend la réciproque, mais on ne voit pas la best prendre son pied comme lui l’a pris quelque secondes avant. Scusi, mais c’est pas sensé traiter du plaisir féminin ?
Un drogué, manifestement, accoste Billy mais Brad intervient. Thanks lord, on était à deux doigts d’une véritable agression. Le prince charmant a été mandaté par la best de ramener l’héroine, comme quoi même en plein orgasme best friends forever. Billy fait alors la morale à Brad concernant l’impact environnemental d’une voiture en ville en plus du coup que cela représente alors qu’il vient de l’aider en repoussant le marginal. Logique. Devant le 4x4 de Brad toute empathie envers les ours polaires disparaît soudainement. Sorry Antartica but big penis, hmm, cars, win.
Dans la bagnole elle le perce à jour en deux secondes, une analyse psychologique bien clichée et pompeuse. C’est le papa de Brad qui doit pas être content. Comme Mr Grey on s’attend à une explication sur son passé qui vaudra de norme absolue et la nana en face devra donc se taire. That’s it baby, those are the rules. Bref. Il aime les belles choses, but who doesn’t, alors il vit dans un studio de 300m2 avec roof top en plein Manattan. Everybody does.
« L’intensité de nos conversations me rendait folle. » Meuf, il t’en a juste mis plein la vue en 15 minutes, vous avez à peine discuté.
Retour au présent, et bien oui tout repose sur des allers retours passé/présent, Billie est perturbée par ces souvenir et fonce voir sa pote qui vit encore à New York, à l’improviste. En 2021 débarquer chez quelqu’un sans prévenir, même quand c’est ta best, c’est hyper mal élevée, surtout qu’elle a eu le temps pendant le transport. Mais fallait pas niquer le plot-twist : Brad est chez sa best et de toute évidence ils ont couché ensemble. Holy crap !
Épisode 2 : Billy est à Grand Central, mais si c’est cette gare immense de New-York qui relie la ville qui ne dort jamais à la banlieue et aux autres états. Mais c’est pas si grand que ça car la Best arrive quand même à la retrouver aux WC. Cimer le GPS narratif.
Huit ans après son chanteur la best est quand même choquée de voir Billy les seins à l’air pour se débarrasser de sa montée de lait. Ok, sure.
On en apprend un peu plus sur Cooper, dear Coop with his perfect tushy. Il a d’abord été un vilain banquier dans la finance qui roulait en Porsche et passait Noël sur une plage de sable blanc. You’re a bad man ! Mais ça c’était avant. Because now, Cooper est du bright side. C’est un financier sympa à vocation sociale. Il en a conservé tous les clichés : costumes bombants ultras cintrés, la rollex, peut-être que la Porsche c’est juste pour le week-end, for the sport, parce qu’avec des gosses un monospace c’est quand même plus usefull.
Le coup du métro qui manque de tuer Brad et Billie : what the fuck ? À la rigueur dans un pays ou les armes à feu sont facilement accessibles, tentez la roulette russe les gars. Il y a des façons beaucoup plus saines et stimulantes si on aime jouer avec le feu. Mais Billy a trouvé ça soo amazing qu’elle ne pense qu’à embrasser Brady et lui toucher les fesses. C’pas comme si elle était étudiante et enseignante en psychologie, non non, elle se laisse influencer par un badboy because blond, 1m95, pecs et abdos saillants. Of course.
Donc forcément quand Coop et son épouse kinky se retrouvent à un concert BCBG c’est tout de suite moins...brûlant. Seriously.
Le trip exhib, lieu public et tout ça colle nettement plus à Billy et Coop, mais pas question de faire ça dans un parc ou une aire de stationnement. Nein. Dans la propriété d’une villa dans laquelle everyone’s welcome, on y entre easy peacy. La nounou Milf est super contente (et jalouse ?) de les voir revenir. Le héros de la soirée est congratulé par l’envieuse, good job big man.
Épisode 3 : Le pompon. Cooper suit Brad parce que… on sait pas trop en fait. Quoi qu’il en soit le gentil papa quarantenaire, professionnellement brillant, époux exemplaire est intimidé parce que Brad en a une plus grosse que lui. This is not a joke. He saw it under the shower. Of course.
Allez, on va s’arrêter là.