En attendant désespérément l’ouverture des cinémas, voici une mini-série britannique qui vaut vraiment le détour.
Basée sur une histoire vraie où la réalité dépasse la fiction, elle nous raconte l’histoire hallucinante d’un des plus grands tueurs en série français, Charles Sobhraj.
La première scène est une interview ou une journaliste lui demande «Avez-vous commis un meurtre? » et lui qui répond avec froideur « Les tribunaux ont décidé : NON. Et je ne peux plus être reconduit devant aucun tribunal »… Puis la série part 25 ans en arrière. On y suivra l’histoire de ce psychopathe, mais aussi un diplomate hollandais qui va faire de son enquête une obsession.
« Le serpent » nous offre une plongée dans les années 70 et nous fait voyager (Thaïlande, Népal, Inde…). Et il faut avouer que ça fonctionne à merveille. Décors, costumes, lumières… jusqu’au format Super 8 qui démarre chaque séquence, chaque détail nous imprègne un peu plus de cette ambiance seventies.
La réalisation est propre et efficace. D’incessants allers-retours dans le temps pourront perdre les moins attentifs, pourtant ils aident à la construction de l’histoire en apportant des détails au fur et à mesure sur cette histoire sordide. Mais surtout, ces scènes nous proposent souvent de revoir certaines scènes par le regard d’un autre personnage, nous offrant un nouveau point de vu (malin et efficace).
Sans jamais être gore, la série est souvent très malaisante. Quand on finit par comprendre les enjeux, ça fait froid dans le dos.
L’interprétation de Tahar Rahim est glaçante. Décidément, après sa nomination aux Golden Globes, il a la côte. Il incarne un personnage tout en retenu, manipulateur, méthodique et aussi charismatique que flippant et sadique. On est fasciné par ce psychopathe terrifiant qui envoute ses victimes, et par la même occasion le spectateur, pour mieux frapper.
Jenna Coleman est aussi parfaite dans son rôle de compagne du serial killer offrant un personnage extrêmement ambigu, pour lequel on va avoir autant de compassion que de haine.
La relation entre les deux est clairement réussie et prend même souvent le dessus sur l’enquête.
Quelques défauts viennent tout de même entacher le tableau.
Le casting est globalement très bon, mais certains seconds rôles sont en dessous.
Même si on ne peut qu’être admiratif devant l’interprétation de Jenna Coleman, si vous regardez la série en VOST, son accent TRES british quand elle parle français, alors qu’elle est censé jouer une Québécoise, peut paraitre bizarre.
Il y a certaines facilités scénaristiques, qui viennent nous interroger sur « où s’arrête la réalité et où commence la fiction » (même si après m’être documenté sur le sujet, certains passages qui semblent complètement WTF ont vraiment eu lieu)
Et surtout on aurait aimé que la série aborde le procès et n’aille pas aussi vite dans son final.
Mais malgré tout, la série est captivante, nous emporte et nous tient en haleine par son histoire incroyable, et surtout par son personnage principal fascinant. Et même si elle n’égale pas la parfaite « NARCOS », elle vaut vraiment le coup qu’on s’y attarde.
https://www.facebook.com/CritiquesCinemaetFestivaldAvignon