Cette série nous plonge sans concession dans le monde de la finance. Le jargon paraît obscur.
Puisque ces personnes, souvent issu de milieux sociaux élevés, ont bien souvent été élevé pour être différents de ceux qui ne sont riens. Sortant des plus grandes écoles. Ils aspirent à être aussi exceptionnels qu'ils se croient l'être. Ceux qui n'ont pas eu cette chance, devront redoubler de coups bas afin d'espérer cette fameuse apogée. Avoir un poste.
Cette novlangue financière n'occulte pas la réalité qui se cache. Dans ces bureaux, où se côtoient ces courtiers qui ne doivent rien à personne, c'est la capacité des gens à se loger, les possibles guerres mondiales.... Ce sont des paris qu'on fait sur la misère, parfois une petite blague sur la hauteur du chômage.
Ceux qui diront que c'est loin de la réalité d'expérience. Qui décrirait sa propre réalité ainsi ? Bien souvent pas les personnes concernées, qui ne s'en rendent même plus compte. Les multiples crises financières, accompagnées de ces articles fouillés, démontrent que cette série n'est guère fictionnelle.
Ces personnes exceptionnelles, qui blaguent sur les tourments de l'humanité, conseillant au passage leurs riches clients qui se foutent de cela et se croient tout permis, sont bien évidemment en proie à leurs propres démons. Sexisme (dont Eric envers Harper, entre paternalisme toxique et autoritarisme débridé), relations toxiques (Gus et son amant en couple, Théo), problèmes amoureux, drogue... Le sexe est un exutoire, habilement mis en scène, dépourvu des ridicules effets de pudeur de tant de films, cachant ce que je ne serais voir.
Les dernières minutes sont assez enchanteresses. La directrice, Sara, se révèle être une révolutionnaire de la finance, qui souhaite changer petit à petit les choses. Fini les excès. Hormis lorsqu'elle signe ces fameux contrat de confidentialité pour faire taire toute polémique au nom de l'esprit d'équipe (si dévoyé), et occulte la culture d'entreprise toxique, qu'elle promet au minimum ou ferme les yeux dessus à la limite. La cheffe d'équipe, Daria, se métamorphose en une féministe en lutte contre le patriarcat financier, même si elle n'hésitera pas juste avant à en utiliser ces usages dans son management agressif.
Face à tant d'hypocrisie, les deux protagonistes principales font un choix différent : l'une prend la voix du progressisme prétendument féministe empreint d'hypocrisie, osant encore faire la morale (Yasmin), et l'autre assume d'être une arriviste sans limite ni justement un soupçon de morale (Harper).
Pour autant, parlons de l'autre protagoniste, Gus. Celui issu des minorités, afin de reprendre la directrice. Cette dernière paraît en recherche d'un allié dans une entreprise masculine (avec peu de minorités) lui étant hostile, et dont elle sait son poste fragile, verra celui qui semblait pourtant prêt à tout lui échapper. Il prend une autre voie, celle de voir les choses comme elles sont, et de tourner en dérision les codes de cette finance, ayant emporté dans son sillage la vie de son collègue, Hari.
Robert, comme d'autres avant lui, profite de son statut de charmant garçon privilégié caucasien (tel le chef d'équipe entre sexisme et paternalisme de Yasmin, voire Clément, son propre chef), sans compter que sa tchat naturelle compense ces défaillances. Par la grâce de l'homme dominant de l'entreprise, malgré ces capacités discutables, il aura le droit à sa place.