Il est assez logique que le show ne plaise pas à tout le monde: le série est désagréable à regarder soyons clairs. Le thème des marchés n'est qu'une toile de fond qui pourrait être remplacée par n'importe quel autre univers. C'est un prétexte et on en parle assez peu finalement.
Le sujet principal c'est cette galerie de personnages qui démoli tous les poncifs: les hommes qui d'ordinaire sont soit des crétins castrés, soit des violeurs se montrent bien plus subtiles, bien plus sensibles, plus intelligents et plus élégants que les femmes. Qui elles, sorties de leur habituelle case de "femme libre et indépendante" se révèlent incompétentes, irresponsables, narcissiques, égoïstes, cruelles et violentes. Avec le paradoxe que ceux qui devraient se satisfaire d'être propres, sont ennuyés de l'être quand celles qui devraient culpabiliser de leurs méfaits en rient.
Ainsi, cette série nous raconte surtout l'histoire d'une groupe de rats coincés dans une boîte se débattant pour faire la fortune de gens que personne ne voient jamais et qui sont les seuls réels et éternels gagnants. Un seul des personnage se rend compte de la futilité de son existence dans la saison 2: assassiner la concurrence, prendre des coups mortels, piétiner ses convictions et pour quoi au final... c'est toujours le plus bourgeois de tous qui l'emporte sans avoir rien fait pour cela.
Le vrai propos est donc de fustiger la bêtise d'un système qui se dévore lui-même, où le fric l'emporte sur tout et alimente la machine qui créé le fric qui alimente la machine... broyant à chaque minutes les rats servant à faire tourner ses rouages à qui la société fait croire qu'ils ont atteint les sommets.
En définitive, c'est tout un système que la série dépeint. Celui des marchés certes mais surtout celui du capitalisme et du matérialisme. Et ce qu'elle en dit c'est que les humains n'ont aucune chance de survivre à ce système même si ils n'ont pas vraiment d'autre choix que d'y entrer.
Attention toutefois, y a beaucoup de sexe, beaucoup de drogue. Trop dans les deux cas. Mais cela renforce l'idée de dégoût général.
On se demande juste comment la série compte perdurer là où un film de 2h aurait suffit parce qu'une fois qu'on a compris le message, tout est plutôt redondant: "les femmes libérées" commettent des atrocités en se servant des "hommes niais et inutiles", tout ce petit monde se rend compte qu'il est le jouet de plus bourgeois qu'eux, entre temps, tout le monde couche et se drogue avec tout le monde, et finalement, le monde continue de tourner.
Industry est donc éminemment cynique et répétitif. Donc forcément clivant et lassant.