Je dois admettre que le fait qu'une personne soit trans, que cela soit en lien avec le genre ou le sexe ou les deux, a longtemps suscité de nombreuses questions au sein de mon esprit. Ainsi, pendant une grande partie de ma vie, cela ne m'intéressait guère, par rejet en règle génale des personnes LGBTQ+. Ensuite, cela n'a absolument plus été le cas, j'ai alors compris certaines choses au cours de mon existence. Toutefois, cela m'inspirait encore une forte incompréhension. Je perçois les genres comme des catégories à dépasser, assignant les individus à des stéréotypes et des obligations de comportements sociaux, en soi les femmes sont assignées au genre féminin et les hommes au genre masculin. Je me demandais si les personne trans ne propageaient pas encore davantage ces stéréotypes, notamment sur le genre féminin assigné aux femmes. J'ai rencontré des personnes trans, et ce n'est qu'en rencontrant l'autre, qu'on peut enfin un peu mieux le comprendre. L'inconnu est indissociablement une peur de l'humain, ce qui est différent de ce qu'on connait. Je ne dis pas que je ne garde pas certaines interrogations.
Par ailleurs, une métaphore a surgi dans cette œuvre, qui m'a marqué, c'est celle du Paon qui déploie ses majestueuses ailes. Cristina, alors dans l'âge de l'enfance, ne pourra commencer à déployer ses ailes qu'en prenant cette tenue dans l'Eglise. Ce n'est pas seulement une dimension vestimentaire qu'on pourrait juger rapidement superficielle, c'est qu'elle devient enfin elle-même. Ce qui se passe en elle à ce moment, est d'une intensité et d'une force que seule elle peut ressentir, personne d'autres.
Pleines de nuances, de beauté, d'âme, de tourments, de singularité, d'universel humain...ect, cette œuvre témoigne d'une de celles qui a ouvert la voie à sa manière afin que d'autres déploient leurs ailes.