LES RESCAPES DE L'ARIANNA.
J'ai regardé les 3 premiers épisodes de cette série et j'en suis sorti très perturbé. Quand j'ai appris que la diffusion allait être déplacée en fin de soirée, pour cause de mauvais Audimat, j'ai décidé de la visionner intégralement en replay pour essayer de comprendre et de juguler le malaise que j'avais ressenti lors des 3 premiers épisodes. J'ai lu les avis très négatifs et j'entérine à peu près l'ensemble des critiques qui sont faites, donc, je ne reviendrai pas là-dessus. Je me concentrerai sur ce qui est peut-être « l'image de la femme » dans cette série.
Une critique à l'acide de l'actrice Stefi Celma et de son jeu : « Actrice médiocre, Stefi Celma est une gentille fille qui avait toute sa place dans "Dix pour cent", hélas ici elle reste avec un visage figé du premier au douzième épisode, dur, dur ! » m'a amené à réfléchir sur les raisons de ce ressenti. Mauvaise actrice ? Ou y a-t-il d'autres raisons à la médiocrité de son jeu dans le rôle qui est le sien ? (je ne connaissais pas cette actrice, peu friand du type de films qu'elle a tournés et encore moins de la série télévisée « Dix pour cent » ; je la découvrais donc pour la première fois).
Quel est son rôle dans cette série, épouse d'un des disparus, elle n'a pas mis trop de temps pour avoir une relation avec Alessandro, le meilleur ami de son mari, et son patron ; le résumé de la série insiste sur le fait que Luca son mari est « l'homme de sa vie ». On peut s'interroger sur ce besoin de cette femme de remplacer rapidement « l'homme de sa vie » par le meilleur ami de ce dernier, réaction de bourgeoise aisée, qui de cette façon s'assure de garder son train de vie et accessoirement, d'avoir un homme dans son lit (ah, sexe, quand tu nous tiens...). Plaisir du luxe offert par les week-ends passés en palaces, qu'il est difficile de résister et de ne pas oublier un peu vite « l'homme de sa vie ». Son mari, « l'homme de sa vie » revenu, après quelques hésitations, elle le choisit. Mais dès les premières difficultés, on la sent à nouveau tiraillée. Etrange conception du grand amour, vision petit bourgeois de l'amour où les arrière-pensées et les calculs d'intérêt probablement l'emportent sur la passion. On atteint le summum dans l'épisode 12 où, sans que l'on comprenne vraiment pourquoi, elle dit à Luca « c'est fini entre nous », et monte dans la grosse berline confortable du coucou parasite Alessandro, probablement un meilleur placement.
Quand je regarde une série, et je ne dois pas être le seul, c'est pour m'évader de la médiocrité et de la grisaille du quotidien. J'ai envie d'y trouver des personnages qui subliment le quotidien, qui me laissent encore croire que la passion, les sentiments absolus, ça existe (irrécupérable romantique que je suis). Tout le contraire de cette Sylvie, bourgeoise sans envergure. On peut peut-être comprendre pourquoi Stefi Celma n'a pas réussi à donner du souffle à ce rôle, c'était perdu d'avance. Et comprendre pourquoi beaucoup de téléspectateurs se sont tout de suite détournés de cette série sans âme, sans panache – elle ne fait vraiment pas rêver.
Y a-t-il une figure féminine positive dans cette série ? Certainement pas Marta, qui ment comme elle respire et fait porter à Luca la paternité de son futur enfant pour ensuite la faire porter à son disparu mari, donc le fruit d'un viol si on s'en réfère à la séquence sur le bateau. On finirait par se demander de qui est vraiment cet enfant...
Il reste heureusement Paola, courageuse mère qui doit à la fois porter son nouveau né et un mari complètement déphasé à bout de bras, lequel finira assassiné.
Mais surtout, il reste Maia, la fille de Luca, dégoûtée des compromissions de sa mère, convaincue que son père va revenir et qui le soutient sans concessions avec toute la fougue de l'adolescence. Mais même là, la scénariste (il paraît que c'est une femme...) trouve moyen dans l'épisode 12 de salir cet amour filial inconditionnel en insinuant le doute dans la tête de Maia.
Tout cela n'augure pas bien d'une saison 2 s'il y en a une et je ne suis pas sûr que la scénariste arrivera à sortir quelque chose de moins médiocre que cette saison 1.
En conclusion, je dirais que ces séries sont marquées par la mentalité médiocre petit bourgeois et j'aurai l'occasion ailleurs de poursuivre cette analyse sur d'autres séries phare.