Cette mini-série composée de six épisodes est un thriller sentimental inspirée du best-seller de Sarah Pinborough. Au centre de son intrigue, on rencontre Louise, une secrétaire médicale, et mère célibataire qui tombe sous le charme de son nouveau patron, un psychiatre réputé. Cette liaison passionée se révèle encore plus dangereuse lorsqu’elle se lie d’amitié avec Adèle, la femme de son amant. De facture très classique dans son démarrage, la série surprend par son évolution plus originale.
Les histoires de triangle amoureux ne m’ont jamais fasciné, et en cela, j'ai trouvé la mise en place de « Mon amie Adèle » assez ennuyeuse avec ses déboires, ses scènes d'adultère et de sexe éperdues. Le cadre de l'action est quotidien et nous fait profiter d'un joli décor londonien mais la mise en scène se distingue par quelques mouvements de caméra envolés. C'est la petite touche qui nous fait dire qu'il y a anguille sous roche et que la série n'est pas aussi lisse qu'elle n'y parait à premier abord. En effet, des scènes de cauchemars, de somnanbulisme et quelques flash-backs viennent agrémenter le suspense qui ne fait que croître jusqu'à son final. Sans être totalement vibrant et addictif, la série se démarque par un beau casting d'inconnus, jouant tous parfaitement la carte de l'ambiguïté et des faux-semblants. Au sein de ce ménage à trois lambda, les rôles ne cessent de s'inverser et de se complexifier. On se demande jusqu'où les personnages sont capable d'aller et surtout quelle est leur vraie nature... Eve Hewson, dans le rôle d'Adèle, est sans doute celle dont la performance est la plus subtile. Mais Simona Brown, qu'on suit en première ligne, est très attachante et inspire une sympathie immédiate.
Si "Mon Amie Adèle" a un tel succès sur Netflix, c'est surtout pour son final qui, il faut l'admettre, ne manque pas d'inventivité. Bien que le récit empreinte une voie inattendue, il n'en est pas moins troublant et spectaculaire. Pour ma part, j'ai l'impression d'être resté en surface de cette histoire qui n'a pas su m'emporter ni me convaincre totalement avec ce mélange incongru des genres. En fait, quelques indices discrets m'ont permis d'imaginer une telle fin, d'où peut-être mon manque d'enthousiasme. Mais le dernier épisode n'en demeure pas moins le plus accrocheur et c'est notamment une fois arrivé au bout qu'on réalise à quel point les interprétations sont justes et recherchées dans cette ode à la manipulation. Bref, les friands d'histoire d'amour troublée et de twists improbables seront on ne peut plus servis ! Malgré des épisodes inégaux et des strates oniriques un peu capilotracté, la série se regarde vite et plait surtout pour sa facette sombre, délivrée par de bons acteurs.