On a vu "Young Adult Fantasy" sur le descriptif, on a transpiré. On a vu Shadow and Bone sur Netflix, on va mieux. On s'attendait à bien pire, s'étant même fait surprendre après l'épisode 3 par l'intrigue qui a piqué notre curiosité, et dont le final nous a assuré de voir la suite (on veut croire que Netflix aura le bon goût de ne pas l'annuler). Aussi, un petit conseil avant de vous lancer : soyez patients, si vous n'avez pas lu les romans originaux et que vous dites "Je comprends rien à ce qu'ils racontent" lors des premiers épisodes, c'est normal (courage, on croit en vous). Les romans de Leigh Bardugo ont ainsi été adapté de façon un peu "brut de décoffrage" au démarrage, on nous lance dans le monde et la mythologie inventés par l'auteure sans trop d'explications (c'est à vous de faire le premier pas), on peut donc facilement se mettre à râler devant les mots en langue imaginaire aux consonances russes qui fleurissent dans chaque phrase, devant les lieux et les personnages qui affluent, devant les enjeux de chacun qui mettent un temps certain à s'installer dans nos petites têtes. Lors du premier et du deuxième épisode, on a bien failli s'agacer pour de bon, et on a plutôt appelé au secours le Joker "J'ai lu le livre, que veux-tu savoir ?", qui nous a sauvé d'un sacré guêpier (on n'avait par exemple par compris que les deux sagas de livres étaient mêlées dans l'intrigue de la série, ce qui explique qu'on suive simultanément deux groupes de personnes de part et d'autre du "Mur", respectivement héros de leur saga), et notre Joker nous a même envoyé une photo de la carte du royaume, et là tout est beaucoup plus simple (un deuxième conseil si vous commencez à ramer : dégainez la carte, comme Dora). Le mieux, sinon, reste d'avoir lu les livres (évidemment). On a d'ailleurs pu lire des articles qui comparaient Shadow and Bones à Game of Thrones, à tort (on ne voit pas bien le rapport, et les publics visés ont une dizaine d'années d'écarts, ce qui explique la légèreté extrême de la mythologie de Shadow comparée à un Game, forcément). Aussi on évitera de corroborer cette comparaison vaine, uniquement destinée à larder dans le dos Shadow. Cependant, si Shadow and Bone nous a un peu "tiré dans les pattes" au début, et nous a parfois convaincu de son public-cible assez jeune (les scènes cuculs entre les couples), il se défend assidument dans le potentiel de son intrigue, qui commence à nous prendre au jeu de savoir qui est le Général Kirigan (on est bien contents de revoir Ben Barnes dans le fantasy, après son Caspian de Narnia), si le groupe de jeunes qui veulent retrouver "l'élue" vont y parvenir, si l'élue (la grisha "sorcière" Alina) va arriver à maitriser ses pouvoirs sans attirer la convoitise des autres... Parmi les personnages, on a trouvé que Mal était le plus plat possible (on n'a pas accroché), mais on s'est pris d'intérêt pour le groupe formé du "Malefoy en gants latex noirs et canne canard", du tireur meilleur que Lucky Luke et de la miss aux couteaux aiguisés comme Mrs. Smith. Notre groupe favori, et de très loin (on préfère leurs aventures à celles de l'élue, un brin trop déjà-vu et parfois niaises sur les bords), qu'on suivra avec grand plaisir dans les saisons suivantes. Shadow and Bone est un choix intéressant de série fantasy-aventures pour le public ado, et si l'on a passé l'âge, on se satisfait très bien des aventures de Malefoy, Lucky Luke et Mrs. Smith.