Série de science-fiction classe produit par Ridley Scott, Raised by Wolves intriguait, aussi bien par son synopsis étrange que par la direction artistique et les choix esthétiques très tranchés.
La série marquera l’imaginaire de téléspectateurs, aussi bien par ses décors désertiques et inhospitaliers, son esthétique épuré à l’extrême, ses idées où une société s’étant détruite, décide de recommencer sur une nouvelle planète, avec l’idée de reproduire les erreurs passées, expérimenter et voir des évènements surprenants arriver.
Le show dénote par l’idée de ne pas mettre en avant d’acteurs connus, hormis le viking Travis Fimmel dans un rôle qui lui va comme un gant.
On découvre des acteurs solides dans des rôles déroutant : Abubakar Salim dans le rôle de l’androïde masculin, toujours à se remettre en question et capable de trait d’humour très intellectuel.
Également un rôle secondaire qu’est Sue, l’infirmière en proie à son passé trouble, incarné par la tenace Niamh Algar, ou Lucius, le chef du peloton de Mithrias, joué par le charismatique Matias Varela.
Mais toutes ses qualités véritables ne peuvent occulter ce qui fait à la fois le charme et le repoussoir qu’est le scénario.
À la fois intriguant, mystique, cryptique, appuyé par une mise en scène constamment symbolique, et l’idée que cette saison nous pose mille question, sans qu’aucun ne soit répondue à sa fin.
Comment un androïde civil peut-il liquider un contingent entier de guerriers expérimentés dès qu’il met la main sur un fusil d’assaut? Dans ce cas-là, il fallait fournir à leur armée uniquement ce type d’androïde et la guerre aurait été gagnée en 10 jours !
Idem pour le fait qu’à aucun moment on sent que les pionniers n’essayent de s’installer, créer des bâtiments, ou ne partent explorer les environs, alors que toute la saison se passe sur un plateau aride rappelant le Maroc, peu propice à la survie du groupe.
Je n’ai pas compris le parti-pris sur la religion, là où l’on s’attendrait que l’extrémisme religieux ait provoqué la fin du monde, la série fait le choix inverse, dépeignant les athées comme des terroristes anarchistes sans scrupules, tandis que les religieux apparaissent comme des êtres civilisés à la société stable et codifiée à l’extrême.
La série transpire les inspirations de la saga Alien (Alien 3 en particulier) et le look de Prometheus du même Ridley Scott qui réalise la série avec son fils Luke.
Beaucoup de choses ne sont pas expliqués concernant les passages fantastiques et les hallucinations divines des protagonistes. La série ne tenant pas la route d’un point de vue logique du début jusqu’à la fin.
On saluera quand même l’idée de dépoussiérer le genre, en créant une oeuvre qui, tout en s’inspirant d’œuvres connues, arrive très facilement à s’en détacher pour raconter une histoire audacieuse, absconse à souhait, et qui se termine sur une multitude d’intrigues en suspens.