“WandaVision”, un format judicieux
La première série orchestrée par Marvel et diffusée sur Disney+ est un ovni. Il s’agit d’un ovni car elle utilise le format de série télévisée à bon escient, il s’agit d’un ovni car la narration est judicieuse.
En effet, la série crée un scénario qui se marie de manière juste et cohérente avec une mise en scène méta.
“WandaVision”, série diffusée sur Disney+ en 2021, a un aspect commémoratif. Elle utilise son concept de reproduction de sitcoms pour réaliser des hommages. Le réalisateur de tous les épisodes, Matt Shakman, explique qu'il ne veut pas créer une parodie, il veut rendre un hommage ; c'est pour cela qu'il utilise des effets mécaniques, afin de reproduire la réalité de l'époque. En tout cas, cette série d'hommages commence au premier épisode et se conclut au septième épisode, le scénario prenant le dessus sur la mise en scène.
Quoi qu'il en soit, il est possible de sentir une réelle évolution entre les épisodes un et sept. En ce qui concerne la mise en scène, elle évolue progressivement et se modernise. Dans les deux premiers épisodes, le spectateur peut repérer beaucoup de plans d'ensemble, visant à nous montrer les décors, cela sert de plan d'exposition, ensuite, il y a très peu de mouvement. En effet, la réalisation reste assez statique mais dès que des événements surprenants et anormaux apparaissent, la caméra se rapproche et donne un effet anxiogène vis-à-vis des protagonistes. Lors du septième épisode, les événements étranges sont presque rentrés dans la banalité, cela n'empêche que les plans sont remplis de tensions sur les protagonistes. La véritable évolution remarquable se déroule dans le scénario et dans l'humour, déjà, la sitcom crée par Wanda Maximoff est de plus en plus interrompu au détriment de l'histoire générale ; l'actrice principale, Elizabeth Olsen, explique que l'humour du début de la saison (inspiré de "I Love Lucy") se base sur le corps : c'est le comique de geste ; alors que dans l'épisode inspiré de "Modern Family" fait plus preuve d'humour imagé par des séquences ; c'est le comique de situation.
En soi, cette saison est un renouveau pour le format télévisuel, elle mêle les deux types de fiction sériels. La showrunner, Jac Schaeffer, accompagné de ses scénaristes ont créé une série avec un système cyclique et une dominance évolutive avec une progression dans le temps. Wanda utilise la dominance immobile pour se figer dans le temps avec son amant, mais elle est contrainte d'évoluer sans lui par le travail d'écriture de Jac Schaeffer. Marvel a su créer une surprise en mêlant la mise en scène avec son récit, et cette nouvelle méthode de raconter des histoires pourrait révolutionner ce domaine.
Le seul véritable problème de la série est la conclusion de la série qui se replonge dans l’univers du Marvel Cinematic Universe comme le public à l’habitude de voir. Le genre super-héroïque reprend ses droits et pourrait faire tâche dans un univers singulier créé par Matt Shakman.
En clair, la première série Marvel sur Disney+ utilise de manière intelligente le format télévisuel de façon méta et joue avec le média de la télévision en jonglant entre hommage et originalité.