La première partie de la saison est très bonne : le rythme est haletant, la - désormais culte - scène de la calèche est plus que convaincante et est une véritable cerise sur le gâteau. Si la musique divise, j'ai trouvé que les reprises pop converties en symphonique éveillaient, soulignaient et accompagnaient de façon intelligente et entraînante l'intrigue et les tourbillons sentimentaux : en bref, j'ai adoré l'idée. Toute cette première partie déroule bien le fil de la romance qui s'installe entre Pénélope et Colin, une romance teintée tantôt d'amertume voir de colère enfouie (pas comme dans la saison 2 où il s'agissait plutôt d'une colère passionnée entre les deux principaux protagonistes), tantôt d'éclat libérateur.
L'alchimie entre les acteurs/personnages est là. Mais elle n'est pas toujours mise à son avantage. La direction des acteurs laisse parfois à désirer, et les changements de plans intempestifs laissent place à de nombreux faux raccords (même simplement de mouvements de tête, de direction de regard...) et ce genre de chose me sort, personnellement, des films/séries. J'ai eu l'impression que la réalisation était bâclée à plusieurs égards. Les costumes étaient géniaux (j'ai eu un fou rire avec la perruque animée de la Reine avec les cygnes), les décors travaillés, les lumières bossées, les acteurs investis, les dialogues plutôt bien écrits. Mais la réalisation... M'a déçu.
Je n'ai pas lu les livres, donc les intrigues développées en parallèle de la relation principale ne m'ont pas dérangée, bien au contraire ! J'avais été un peu frustrée avec la saison 2 (la saison 1 étant la saison de la découverte, je l'avais dans l'ensemble trouvée très bonne, même si la fin était redondante) qui reprenait simplement le schémas de la saison 1 sans grande surprise, en se concentrant presque exclusivement sur le couple.
Au contraire, je trouve que mettre momentanément l'accent sur certains personnages secondaires donne davantage de cohérence et de profondeur au récit, et de relief au couple phare. Cela permet aussi d'aborder plus de thèmes - traités dans cette saison de façon moins lourdaux que dans la précédente - de manière plus fine (la culpabilité de Violet à s'intéresser à un autre homme mêlée à son désir d'être à nouveau aimée, les nuances apportées au personnage de Cressida, la psychologie tragique de la mère de Pénélope qui mène à se poser la question de l'enfermement sur soi silencieux que vivent les femmes dans la société - alors que la façon d'aborder le sujet du féminisme dans la saison 2 était d'une lourdeur pachydermique, je l'ai trouvée plus juste dans celle-ci...)
Je n'ai donc aucun problème avec, par exemple, la possible homosexualité de Francesca qui, comme j'ai pu le lire, pose des questions aux personnes ayant lu les livres sur le bon déroulé du développement du personnage (enceinte du cousin - qui devient donc cousine dans la série - de John dans un triangle amoureux si j'ai bien compris).
Cependant la seconde partie de la saison m'a laissé sur ma faim. La réalisation s'est encore dégradée, on a le sentiment qu'elle s'est faite à la va-vite, que les prises n'ont pas été assez nombreuses, que le dérushage n'a pas été fait consciencieusement. Et c'est dommage : les acteurs essaient de sauver le tout (l'actrice qui joue Héloïse était à mon sens beaucoup plus subtile par exemple), certaines scènes sont bien vues... Mais la scène de sexe
de la seconde partie, alors que ce genre de passages sont si bien saisis dans l'ensemble de la série - et celle de la calèche est à mon sens la meilleure - m'a semblée presque gênante. Les acteurs y mettent clairement du leur, mais
le découpage m'a semblé très maladroit.
Concernant la complexification du scénario, je trouve que c'est une très bonne nouvelle. Afin de conserver un souffle, le show se doit de proposer autre chose qu'une simple boucle répétée à l'infini, saison par saison. Pour la première fois depuis le début de la série, j'ai eu quelques doutes à certains moments sur la suite du scénario, et ça fait du bien (même si, et c'est ce que reprochent certains fans, cela sort le spectateur de la romance principale),
en particulier dans ce volet dans lequel la Gossip Girl est mise au jour, et doit se dépêtrer avec ce qu'elle est, et ce qu'elle souhaite montrer au monde et à son mari !
Une simple focalisation effrénée aurait été trop facile à mon sens.