Très bonne série ...B !
... pas un immense succès, OK, pas de débauche d'effets spéciaux comme le film US avec le gamin scientologue (où la psychologie des personnages est pour le coup primaire) mais enfin, c'est pas la peine de descendre à ce point cette série en flammes ! ...il faut savoir s'investir émotionnellement (comme quand on lit un livre de littérature, ce qui devient exceptionnel) dans le ressenti des personnages, s'imaginer à leur place.... bon, j'ai fini la série, elle me va, même si, oui, c'est parfois un peu décousu ou lent ! ...j'attends impatiemment la deuxième saison...
Sur le fond, il y a de très bonnes trouvailles : par exemple,
l'idée d'éradiquer 98% de l'humanité d'un coup par un puissant phénomène ERP à effet organique, le jeune réfugié naturellement rompu à la survie et au maniement des armes, la mise en synchronicité-sympathie des cellules organiques ou encore les excuses à l'humanité de la scientifique grenobloise... tiens, justement, parlons encore des Américains.... qui - quel Conseil Terrien - les a autorisés dans les années 70 et suivantes à envoyer des messages dans l'espace, notamment avec le chemin vers notre planète mathématiquement codé sur les plaques des sondes Pioneer ? ...c'est le regretté Stephen Hawking qui mettait en garde contre ces tentatives naïves et dangereuses de communication...
Quant à la critique du manque de jeu, d'expressivité des acteurs, au moins ça repose des giclées d'émotions primaires des productions US...
on comprend bien, au fil des épisodes, que les personnages réalistes de ces téléfilms sont en état de sidération : ils ont le plus grand mal à avancer, à survivre, à imaginer quelque chose face à cette menace mortelle et multiforme ; ils sont anesthésiés mentalement comme avaient pu l'être les morts-vivants des camps nazis ; tout leur psychisme est dans la survie à tout prix, ou alors ils renoncent, à bout de souffrances, comme une partie des gens des camps qui finissaient par se laisser aller... personnellement, je valide tout ça tout comme montrer explicitement la mort des innocents, car c'est du sérieux, c'est pas du cinéma ce qui se passe, hein !... bref, c'est du cinéma vécu, façon "28 days later" (les films de zombies GB).
Enfin, le fait que le scénario s'éloigne du livre de Wells ne me dérange pas du tout, car la série réussit à créer son propre monde en s'inspirant du thème initial ..ça s'appelle faire de la création.
Pour un décalque plan-plan - sûrement sympa, rassurant, pas trop prise de tête pour les neuneus - de l'oeuvre de 1896, voir la série anglaise qui va nous régaler avec de beaux tableaux victoriens comme ils savent faire (cf. la série des Sherlock Holmes des années 80 avec Jérémy Brett) ; mais c'est plutôt facile de faire comme ça ; ça donne tout de suite un succès d'audience...
Quoi qu'il en soit, moi, ce que je ne supporte plus, c'est le procès à charge systématique contre toute tentative française ou européenne en SF alors qu'on tolère voire encense le moindre truc états-unien en ce domaine. Auto-flagellation de colonisés culturels !