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Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette série divise les critiques, on adore ou on déteste !
Pour ma part, j'ai adoré les deux saisons : malgré le genre "série post-apocalyptique de zombies" difficile à renouveler, chaque épisode contient sa part d'originalité.
Déjà, la réalisation est parfaite, j'ai été scotchée par les plans séquences ou les passages immersifs en caméra portée.
Ensuite, la construction est intelligente et précise. Les chapitres semblent parfois déconnectés mais font, en fait, appels les uns aux autres pour finir par s'imbriquer comme un puzzle. Plus on avance dans la série, plus on est embarqué par les scènes qui sont filmées de différents points de vue et dans lesquelles on découvre toujours de nouveaux détails.
En apparence, le scénario est léger, la série démarre avec les codes classiques du genre. Elle se démarque vite par des ruptures de rythme, qui peuvent être déconcertantes mais qui ont beaucoup de sens : les scènes d'action brute alternent avec des moments plus contemplatifs ou plus noirs, ce qui laisse place à l'interprétation. Les émotions sont suscitées plus que projetées à la figure des spectateurs. Les messages sont sous-entendus, les personnages restent énigmatiques, les dialogues sont succincts, mais la réalisation est tellement maîtrisée que l'ensemble reste cohérent, pour peu qu'on soit concentré sur la structure narrative assez inédite.
Il y a bien sûr des éléments improbables mais comme nous sommes immergés dans l’action, la panique et la survie des personnages, ils ne remettent pas l’histoire en cause.
Les acteurs sont bons. Les personnages principaux deviennent attachants au fur et à mesure qu'on les découvre, même s’ils ne se dévoilent que partiellement. Et les rôles secondaires parviennent à frapper fort, comme ceux de Ray Nazeri, Braithwaite, Mance ou Boone, avec des scènes denses et sans conscession.
Surtout, il y a dans cette série de nombreuses références cinématographiques pour les amateurs de films d'épouvante ! On sent que les réalisateurs ont créé, pour chaque épisode, une ambiance, des décors, des personnages, qui nous permettent de nous "balader" dans la galerie de toutes les figures horrifiques du cinéma. C'est l'aspect de la série que j'ai préféré : chaque épisode est un tableau qui s'inspire de films cultes ou de lieux dont le potentiel angoissant a déjà été exploité (banlieue cossue déserte, lycée américain, diner en bord de route, poste militaire abandonné, boîte de nuit glauque, forêts, montagnes, demeure coloniale abandonnée, hangars désaffectés,...). J'y ai vu des références à des films aussi variés que 28 jours plus tard (forcément), World War Z (forcément), Shinning, Une Nuit en Enfer, Blair Witch, Scream, The Faculty,...
J'ai particulièrement aimé les épisodes 5 (le diner, pour le jeu entre les personnages) et 8 (le stade, pour l'enchaînement des scènes d'action) de la saison 1 et les épisodes 5 (le cheval blanc, pour le duo d'acteurs et l’ambiguïté permanente) et 8 (l'avion, pour le rythme et les rebondissements) de la saison 2. Mention spéciale à la scène de Mance en prise avec les 9 zombies dans le dernier épisode de la saison 2, parfaitement chorégraphiée et jubilatoire !
En bref, c'est une série originale qui se savoure car elle fout une sacrée claque visuelle tout en faisant appel à l’analyse et la déduction des spectateurs.