Cette série sera la meilleure amie des élèves du fond de la classe qui ne veulent pas s'embêter à potasser (car la mythologie grecque est quand même assez fidèlement dépeinte), mais aussi des profs de latin/histoire des Arts/français qui vont pouvoir donner des images plus "jeunes", concrètes, funs, à leurs étudiants : "Mais si, Poséidon, celui qui a des tatouages partout, toujours en calecif." Alors dédions une petite pensée à ces utilisations salutaires de cette série qui redonne un coup de jeune sur des légendes un peu barbantes (souvenirs de cours ronflants...). Au-delà de ça, Kaos n'est quand même pas renversante : les épisodes qui débutent la série manquent d'humour corrosif (c'est très gentillet), le rythme a du mal à décoller, et malheureusement après l'épisode 3, on s'ennuie carrément. La mise en scène n'a qu'un objectif : montrer que la série est riche comme Crésus, le scénario s'inflige une voix-off plus qu'irritante, qui se croit obligée de répéter tout ce qu'on voit, nous explique les vannes avant qu'on ne nous les fasse (car les rares vannes sont très mal amenées, donc il faut que la voix-off nous explique pourquoi on va rire...), quand ce n'est pas carrément Prométhée en regard-caméra qui nous fait des apartés dignes de The Office (et cela casse tout rythme, déjà qu'il y en a peu). On remarque aussi quelques clins-d'œil balourds (la première fois qu'on découvre le tas de purin destiné à Zeus, on fait un gros plan sur Goldblum en zoom avant, parce que "C'est un gros tas de m...", oui, on a saisi la réf), et une absence criante des déesses de l'Olympe. A part Héra, on n'a que des dieux masculins, c'était bien la peine pour les Grecs d'avoir fait un Panthéon égalitaire (6 déesses et 6 dieux), on rétropédale... Le mythe d'Orphée aux Enfers prend une place immense dans cette saison 1, on aurait préféré faire la connaissance des autres divinités. Mais les transpositions des coutumes grecques à notre époque sont amusantes, les acteurs s'amusent (le tir à la carabine sur les serviteurs, avec Héra qui soupire comme si c'était une activité normale quoique bruyante : on a souri), mais Kaos ne nous a pas plus convaincu.