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Un visiteur
3,5
Publiée le 9 janvier 2020
Voilà encore un drôle d’objet pondu par Fabrice Gobert, qui retrouve certains éléments des Revenants (une banlieue très américaine, du mystère et des travellings) pour les fondre à un univers très hétéroclite, quelque part entre Desperate Housewives, Breaking Bad, Quentin Dupieux et Gregory Crewdson. Sa réalisation est tellement léchée et réussie qu’on a d’abord l’impression d’un décalage avec le scénario gentillet d’Anne Berest, mais le récit prend progressivement le pouvoir et finit par intriguer davantage que les idées parfois un peu tape-à-l’œil de Gobert. On joue sans arrêt sur nos attentes de spectateurs et l’histoire évolue vers toujours plus de nuance et de profondeur, à l’image du jeu assez fascinant de Marina Hands, dont le monologue final est particulièrement réussi. Le spectre d’un ésotérisme excessif plane sur le dernier épisode (qui s’est remis des errances de la saison 2 des Revenants?) et ces six épisodes apparaissent parfois un peu brouillés par un trop-plein d’idées et une volonté un peu envahissante de créer un univers visuel fort. Malgré tout, l’ensemble se tient et fait preuve d’une belle singularité, avec une façon originale et audacieuse de prendre le sujet de la famille à bras-le-corps, au point qu’on est curieux de voir la direction que prendra la saison 2, déjà signée par Arte.
Voici une bonne série française filmée comme une production américaine avec cette famille dysfonctionnelle ayant en son centre cette mère qui ment pour avoir plus d’attention sauf qu’une fois lancée dans l’engrenage, il est difficile d’en sortir ! C’est bien joué (avec Marina Hands en tête qui arrive à passer de la mère de famille épuisée à la femme fatale en un battement de cils !), bien rythmé car on ne s’ennuie jamais, bien écrit avec ces protagonistes pas du tout stéréotypés et en phase avec l’actualité à travers des sujets tels que les méfaits des réseaux sociaux et d’Internet, les jeunes et l’alcoolisme, la place des transgenres dans la société, etc. Seul bémol pour moi : la scène de fin lors de la révélation et la réaction de la famille, assez incompréhensible, mais bon j’attends de voir la saison 2 !
Réellement déroutante, cette série borderline, audacieuse et totalement imprévisible, à la fois drôle et bouleversante, doit beaucoup à Marina Hands qui livre ici sa meilleure performance. Les seconds rôles ne sont pas en reste, et l'ensemble n'atteindrait pas une telle qualité sans l'alchimie remarquable qui semble s'être développée entre la scénariste Anne Berest et le réalisateur Fabien Gobert. Le dernier épisode s'achève sur une ouverture qui annonce une saison 2 riche en rebondissements elle aussi, et qu'on attend avec impatience ! Une vraie réussite dans le paysage audiovisuel français.
Elvira mène une vie transparente dans une banlieue résidentielle : délaissée par son mari, soumise à un patron odieux, déconsidérée par ses enfants, par une succession de hasards, elle est amenée à s’inventer un cancer afin que l’attention se tourne un peu sur elle. Et cela sera au-delà de ses espérances, avec un enchaînement de situations qu’elle ne contrôlera finalement plus. Débutant comme une série familiale, « Mytho » tend au fil des épisodes à basculer dans la comédie noire puis en un thriller dramatique, portée par des acteurs tous excellents. Au-delà d’une série sur le mensonge, elle porte également sur l’intimité d’un foyer avec ses travers, sa compassion, ses hauts et ses bas. Et la véritable force de la narration est de transporter par un effet boule de neige le spectateur dans ce thriller réaliste, avec une réelle identité « française », et de bons cliffhangers. Même si parfois on pourrait reprocher que « Mytho » enfonce des portes ouvertes (la femme moderne exploitée au bord du burn-out, le mari volage et inconséquent, un propos qui a été maintes fois utilisé), cela n’en demeure pas moins très prenant, alors même que l’histoire colle au réalisme de la vie quotidienne de tout un chacun. Le final, où chacun pourra avoir de l’empathie ou non pour Elvira (le réalisateur a eu le talent de laisser au spectateur le choix d’avoir son propre ressenti vis-à-vis de cette anti-héroïne), amène naturellement à une saison 2, prévue très prochainement sur Arte. Pour une fois : une bonne série française, c’est assez rare pour le souligner.
On trouve le 1er épisode insipide, tombant dans le cliché. Puis Mytho prend forme et profondeur : les personnages s'installent, le scénario se dévoile et on suit avec intrigue et compassion cette mère de famille qui se laisse emporter par son mensonge. Mais elle a de bonnes raisons. Plus elle s'enfonce dans cette maladie imaginaire, plus elle se découvre, soudain les personnes qui l'entourent, d'ordinaire si indifférentes, s'intéressent à elle. De nombreux thèmes très actuels sont abordés :internet et sa démesure (la petite dernière Virginie a peur «d'être détestée et insultée» via son blog), le stress permanent d'une mère de famille, le dérangement continuel du téléphone portable, l'homosexualité, l'attrait pour l'ésotérisme, etc... Le scénario a certes des manquements, mais surmonté d'une excellente mise en scène, des comédiens impeccables (Marina Hands en tête), Mytho reste une série à voir avec régal.