Avis La Malédiction de la Vologne

Une mini-série qui retrace sûrement l'un des affaires criminelles les plus célèbres que la France ait connue. Le gros point fort réside dans le fait qu'il y a un énorme travail d'archives avec beaucoup de vidéos, photos et témoignages d'époque. On peut aussi y ajouter le fait que ses cinq épisodes ne prennent pas partie et ça, c'est à souligner. La voix off est simple et efficace et nous éclair sur toute la chronologie de l'histoire. Ici, vous verrez tout ce qui s'est passé de 1984 à nos jours, pour ceux qui n'auraient pas suivi depuis le début. Toutes les hypothèses, retournements de situations, les personnages, etc ... tout est présent dans "La malédiction de la Vologne". Cependant, je regrette que l'on passe d'un coup de baguette magique du début des années 1990 à 2017. Même s'il n'y a pas eu grand chose entre temps, il y a un trop grand écart. Ensuite, je regrette que par moment, il y ait trop de choses brouillonnes même si je suis conscient que cette affaire est complexe dans son ensemble. Je regrette également qu'il n'y ait pas un sixième épisode pour vraiment bien conclure. Là, clairement, je reste un peu sur ma faim. Quant à la bande originale, elle est sobre mais bien en accord avec les scènes. Et pour le point qui concerne les parties "docu-fictions", je suis mitigé ... à la fois, ça apporte un petit truc et d'autre part, je trouve que ça discrédite la production. Je suis donc mi-figue mi-raisin. Cependant, dans son ensemble, j'ai dévoré les épisodes en seulement deux fois. Donc à tous les fafs de ce genre de faits divers (si on peut le qualifier ainsi), je vous le recommande. 12/20.

Une approche distante et honnête, qui parvient plutôt bien à poser les faits sans jugement. On apprécie les longues images d’archives diffusées dans leur intégralité et nettoyées des commentaires des journalistes déjà mille fois entendus. À défaut d’un éclairage nouveau, ce document donne au moins le sentiment de livrer des sources de première main. Dommage que cet habillage très « baroque » (générique et séquences animées) fasse davantage penser à un feuilleton exalté pour adolescents qu’à un documentaire sur la vie dans les cités ouvrières dans la France des années 1980.

J'ai vu beaucoup de documentaires et d'émissions sur "l'affaire Grégory" et j'ai toujours été frappé par le fait que le couple Villemin ait eu un amour en béton armé pour résister à toutes les épreuves qu'il a subies ! Traques, paparazzi, emprisonnements (...) Les cinq épisodes de cette saga sont suffisamment dramatiques pour tomber dans le pathos appuyé : Pierre Hurel n'y ont pourtant pas échappé et ont sombré dans le larmoiement intello avec des termes comme "malédiction", "une Vologne sinistrée" ! Mais mes pauvres, s'il n'y avait que la Vologne" ! On note d'ailleurs dans le titre des 5 chapitres : "Un bûcher pour la sorcière" Quelle sorcière ? "La bête et la belle" (?) "La vallée des corbeaux" (?) "Le crépuscule des secrets" (?) "Croisade pour Grégory" (?) Bref un tas de titres raccoleurs ressemblant aux titres aguicheurs des une de "France Dimanche" ou "Ici Paris", presse à scandales de l'époque. A part cette ratatouille indigeste dans les expressions, le travail d'archéologie sur cette affaire irrésolue est superbe et fait oublier son côté scabreux. Le meurtre de cet enfant reste impuni, et l'enquête aura aussi tué deux juges. Le juge Lambert suicidé récemment par crainte de voir ressurgir ses erreurs d'instruction passée et qui s'était reconverti comme écrivain, et le juge Simon dont la santé précaire n'a pas résisté au travail épuisant d'investigations qu'il a menées en ne sachant pas garder le détachement propre à ce que l'objectivité d'un jugement requiert... Un montage admirable sur le plan historique.
La une (RTBF) les 16 et 17.11.2018