Cette série était attendue au tournant, étant la nouvelle création des auteurs de la saga Game of Thrones.
Si j’ai suivi la série jusqu’au bout, la déception est palpable, en l’état impossible pour Netflix de renouveler une oeuvre aussi mal écrite et mal mise en scène.
Les romans chinois que les 3 scénaristes et showrunners adaptent étaient considérés comme impossible à adapter avec un sujet casse-gueule. Ils avaient raison.
On suit donc un groupe de scientifiques et d’universitaires qui doivent faire face à la question existentielle : si l’Humanité arrivait à envoyer un message à des extraterrestres, qu’elles seraient leurs réponses? Et que faire ensuite?
Si l’idée est intéressante sur le papier, le résultat est un désastre pour tout fan de séries. L’écriture des personnages est médiocre au possible, façon anciens groupe de potes trentenaires, on n’est pas loin d’un épisode de That ’70s Show (1998).
L’idée qu’à chaque fois que l’Humanité a un problème, c’est forcément un des membres du groupes d’amis qui a la solution, c’est le truc le plus réducteur et le plus fainéant en terme d’écriture.
Idem pour le fait qu’un seul flic est attaché à l’enquête mondiale, ou que les évènements sont gérés par le chef du MI-5 britannique alors que c’est une enquête qui implique toute la Planète.
Le fait que ce choix soit fait pour des raisons de simplicité : les protagonistes étant tous à Londres, c’est forcément les services de renseignements britanniques qui gère le truc.
On sent que la série est ouvertement destinée au marché chinois : en plus d’insister lourdement sur les quelques protagonistes asiatiques du casting, chaque nouveau rebondissement, chaque nouvelle intrigue, nouvelle découverte scientifique est lié à l’un des personnages asiatique (ethnocentrisme).
La série mélange les genres, ce qui est une bonne chose quand c’est bien fait, mais ici, c’est la foire à la saucisse.
La série plonge tantôt dans le documentaire scientifique, tantôt sur le drama des trentenaires, tantôt sur la partie science-fiction avec les gadgets aliens, tantôt sur une série d’espionnage avec la société secrète pro-extraterrestre, les assassinats de scientifiques et les conspirations mondiales.
Tous les téléspectateurs sentiront que les créateurs du show ne maitrisent aucun des genres dans lesquels la série évolue, c’est maladroit, il n’y a jamais de tension, de suspense, de mystères, de danger.
Les auteurs fidèles à leur réputation dézingue leur propre cast, sans qu’aucune des morts n’a d’impact, surtout dans une série chorale et éparse comme celle-ci.
En dehors quelques fulgurances, le casting n’est pas utilisé à sa juste valeur.
Mention quand même à Liam Cunningham en chef des renseignements peau de vache, mais avec un bon fond. Idem pour le grand Jonathan Pryce en homme d’affaires manipulateur et secret.
On découvre la talentueuse Jess Hong, qui impression par son implication dans un rôle central, une scientifique, femme dans un triangle amoureux, qui en voit des vertes et des pas mûres.
Les autres acteurs sont en mode service minimum : John Bradley en caricature de geek, sorte de clin d’œil grossier aux fans de GoT, Eiza González qui joue la belle scientifique dont les humeurs varient du tout au tout selon les épisodes, Benedict Wong en mode flic dépassé et ringard, qui a toujours un train de retard et qui ne capte rien.
Je n’ai pas compris l’écriture du rôle de Zine Tseng, version jeune de Ye Wenjie, qui est victime de la révolution culturelle, mais qui semble manipuler la gente masculine alors qu’elle n’a aucun charme ou magnétisme correspondant à son rôle.
Le personnage de la tueuse fanatisée Tatiana (Marlo Kelly) est gâché, tant son personnage aurait pu être intéressant s’il avait été développé et correctement utilisé dans l’intrigue.
Le personnage représentant les extraterrestres manque aussi le coche, même si la mannequin et actrice philippine Sea Shimooka aurait pu être utilisé plus judicieuse, où sa beauté plastique aurait pour contrepartie son absence d’empathie et son détachement émotionnelle pour le genre humain.
La fin du dernier épisode est inconsistant et non seulement ne termine pas l’histoire de la saison, mais laisse difficilement présager une suite.
Un mélange improbable entre Utopia (2020) et The Peripheral (2022).