"We do not yet fully understand these rings. But look at the power they exert over every form of life."
Pourquoi ? Pourquoi, mais pourquoi, après l'indigence presque totale de la première saison, dois-je m'infliger la seconde ? Peut-être est-ce, chez moi, une forme de foi en la nature humaine, possiblement capable de se racheter et de se remettre en question, à la façon d'un artisan qui, devant son échec, s'opiniâtre à recommencer pour s'amender et proposer au monde, oh pas un joyau certes, mais au moins une réalisation digne d'être regardée, un vendredi soir au coin du feu. Peut-être...
Quoi qu'il en soit, les premières dizaines de minutes suffisent à balayer d'un revers de la main tout espoir et ça dure quelques épisodes : c'est toujours aussi mal joué, les dialogues sont d'une bêtise abyssale, les décors restent faiblards même s'ils semblent un rien plus travaillés, la musique complètement déconnectée des scènes et le montage catastrophique, le tout servi par un scénario qui, tentant l'explication préliminaire, s'embourbe encore un peu plus dans l'absurde, jusqu'à l'incohérence d'un épisode à l'autre et, plutôt que de rendre hommage à Tolkien et son univers, finit par le trahir. Ainsi le fantastique inspiré des légendes médiévales devient blob et la fantasy gothique se pare des atours d'un générique de jeu vidéo, bien que j'en ai connu de plus puissamment évocateurs.
Restent quelques fulgurances qui finissent par surprendre au milieu du marasme, à l'image du bref dialogue entre Galadriel et Elrond au milieu du second épisode, de la folie s'emparant d'un Celebrimbor faustien au fil de la narration ou de l'affrontement du septième qui n'est pas sans rappeler, avec les moyens du bord, le siège du Gouffre de Helm. Malgré encore quelques incohérences et des ficelles prévisibles, la fin relève un peu l'ensemble mais que c'est long et truffé de péripéties complètements inutiles voire contreproductives.
Le format 3x3h proposé par Peter Jackson était autrement plus efficace. Gageons que la troisième saison, si troisième saison il y a, aura pu corriger les erreur de la seconde comme celle-ci a, un peu, corrigé celles de la première.