Grand fan de l'adaptation cinématographique du «Seigneur des Anneaux», mais déjà moins de celle du «Hobbit», j'attendais ce retour dans l'univers de Tolkien et cette série préquelle avec une certaine curiosité...et quelle déception au final.
Certes, la mise en scène apporte une certaine ampleur cinématographique à l'ensemble et la plupart des visuels sont soignés (même si l'on sent par moments un côté trop propre, trop irréel, trop fond vert dans certains plans).
Mais le problème principal ici n'est pas comment on montre ce vaste univers, mais comment on le raconte, et c'est là où le bât blesse.
Trop souvent contemplative jusqu'à l'excès, il y a un souci évident de rythmique narrative tout au long de cette première saison, comme si les créateurs de la série voulaient à tout prix que chaque épisode dure plus d'une heure, comme si chaque séquence était étirée plus que nécessaire, ce qui en alourdit considérablement le rythme et rend le visionnage beaucoup plus pénible.
Si bien qu'on se retrouve chaque semaine à se dire : "Ah, le nouvel épisode des Anneaux du Pouvoir est sorti aujourd'hui ?...Bon, ben on va s'accrocher alors, en espérant qu'il sera plus intéressant et rythmé que celui de la semaine dernière..."
Triste ressenti pour l'une des plus grosses attentes de cette année.
L'autre gros souci de la série est l'écriture des personnages : qu'il s'agisse des Piévelus (stupides et insupportables) ou encore des Elfes (plus proches des statues du Musée Grévin que d'autre chose, mais j'ai l'impression que c'est propre à cette espèce depuis le début), on a énormément de mal à s'attacher à cette galerie qui nous est proposé, ce qui créé une distanciation embêtante tout au long du récit.
Si bien que l'on se sent rarement concerné par ce qui pourrait bien leur arriver au fil des épisodes, là où Peter Jackson avait le talent pour nous faire nous sentir proche de chacun des personnages qui composaient la communauté de l'anneau.
Et quand certaines grandes "révélations" éclatent en fin de saison, on s'en fout, tellement on a peu été impacté par tout ce qui précédait jusque-là.
Bref, hormis quelques fulgurances (l'épisode 6 où le rythme s'emballe enfin un petit peu, l'amitié Elrond-Durin assez touchante et la bande originale réussie) ces «Anneaux de Pouvoir» a toutes les caractéristiques, au terme de cette première saison, d'un gros potentiel gâché.
Preuve, encore une fois, que gros budget (plus de 50 millions de dollars par épisode) ne veut pas dire automatiquement grosse réussite.
"Tout ce que nous avons à décider, c'est ce que nous devons faire du temps qui nous est imparti." disait Gandalf dans «Le Seigneur des Anneaux». Je lui répondrai "Se remater la trilogie originale plutôt que se perdre dans cette série, pour commencer.".
La seconde saison est prévue pour 2024. Les créateurs de la série auront-ils appris de leurs erreurs d'ici là ?