Les premiers épisodes de la deuxième saison d’« Emily à Paris » m’ont un peu déçu. Non pas que la première année était un grand cru. Il est vrai que cette série américaine présentait, comme on l’a répété, un Paris de cartes postales où les Français étaient franchement caricaturés. Mais il y avait dans l’arrivée inopinée de cette jeune Américaine naïve et unilingue dans une chic boîte de marketing du 1er Arrondissement quelque chose de pétillant et de drôle qui m’avait séduit. D’autant que Lily Collins était adorable en Emily et que ses tenues vestimentaires étaient spectaculaires.
Un an plus tard, les ressorts sur lesquels repose l’action semblent un peu amochés. Alors, on s’est remet trop au même triangle amoureux formé par Emily, Gabriel et Camille. Tant et si bien que certains épisodes tiennent du roman-savon ou du vaudeville. Heureusement, l’arrivée de la patronne américaine, arrogante et intrusive, vient ajouter un peu de piquant à une saison qui jusque-là en manquait beaucoup.
Soit dit en passant, s’il est vrai que la série se moque sans vergogne des Français, les Américains aussi en prennent pour leur rhume. Et si les premiers paraissent plus attirés par la drague que par le travail, il faut noter qu’ils sont aussi présentés comme créatifs, charmants et raffinés.
Finalement, je n’ai pas boudé mon plaisir. « Emily à Paris » n’est pas un champagne, même si on en parle beaucoup, mais plutôt un mousseux qui se laisse boire agréablement, surtout par temps de pandémie. Ses bulles ne nous transportent pas d’allégresse, mais elles créent une petite ivresse à laquelle il est plaisant de s’abandonner.
Le dénouement laisse croire qu’il y aura une troisième saison. Aussi, devrions-nous revoir Emily avec ses tenues colorées, ses chapeaux invraisemblables, son immense sourire et son dynamisme pétillant, dans ce splendide Paris où il n’y a ni vacarme, ni foules, ni hordes de touristes, ni clochards, ni pauvres, ni migrants, ni bouchons, ni smog, ni poubelles, ni crottes de chien.