S'il n'y avait pas eu les noms de Frédéric Krivine et d'Emmanuel Daucé à la création, je ne me serais probablement pas arrêté sur cette « Belle histoire », mais il était légitime d'apporter ma confiance aux auteurs d' « Un village français », surtout avec les critiques souvent positives qui l'accompagnait. D'ailleurs, les deux premiers épisodes sont une réussite : drôles, vifs, attachants par leurs personnages et leurs situations, un vrai sens du dialogue étant constamment mis en valeur par des acteurs faisant souvent preuve d'un beau naturel (bon, certains plus que d'autres). Dommage que la machine s'enraye assez vite, la faute notamment au grand mal actuel : parler cul à longueur de temps. Alors que cela soit abordé voire suggéré de temps à autre, soit : cela va avec notre époque, pourquoi pas. Mais de façon aussi régulière, surtout sans JAMAIS apporter quoi que ce soit d'intéressant au récit, c'est nettement plus problématique, pour ne pas écrire franchement lourdingue. S'ajoute à cela une certaine tendance à jouer la carte du boulevard et à tirer régulièrement la série vers la comédie, alors que l'aspect dramatique est au moins aussi convaincant. D'ailleurs, si certains passages sont quand même assez drôles, cette dimension comique retrouvant un peu d'allant dans la dernière ligne droite, c'est vraiment lorsque sont évoqués les doutes, la solitude, la lassitude que l'entreprise offre ses meilleurs moments, notamment à travers l'intrigue autour de David et Charlotte : d'ailleurs, s'il n'y avait pas le premier, interprété par un très touchant Sébastien Chassagne, je pense que j'aurais eu plus de mal, Tiphaine Daviot n'étant pas mal non plus par son énergie débordante, les scénaristes ayant fait en sorte que son hésitation amoureuse soit légitime en faisant de Thierry Neuvic un compagnon des plus respectables. Cela se regarde avec un certain plaisir, parfois le sourire aux lèvres et avec une réelle tendresse pour le couple phare de la série, sans effacer ce réel manque de subtilité fort regrettable concernant l'humour et surtout le sexe. En espérant que la seconde saison saura corriger cette impression, même si je dois avouer en douter fortement...