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ffred
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Critique de la série
4,5
Publiée le 17 octobre 2020
Tout est parfaitement réussi. La mise en scène magistrale, le scénario, profond, juste, pudique, émouvant (mais pas très gai...), un suspens et une tension qui monte crescendo, des personnages tourmentés auxquels on s'attache immédiatement, même les images sont belles. Sans parler de l’interprétation, exceptionnelle. Stephan Graham est formidable mais le reste du casting n'a pas à rougir. Encore une série détonante et qui sort de l'ordinaire venant d'outre-manche. Petit format (' épisodes) mais poignant et attachant.
The Virtues ne serait surement jamais passé devant mes yeux si la mini-série de Channel 4 n'avait pas été présentée durant le festival Séries Mania de Lille. Après avoir visionné ses 4 épisodes, je n'ai qu'une question : Qu'est-ce qui m'a fait attendre si longtemps ? Car le charme est immédiat. C'est un charme triste et pudique dès les premières minutes, un charme introverti qui s'inscrit immédiatement dans les yeux d'un immense Stephen Graham, très vite supplanté par son rôle. Derrière le personnage fragile de Joseph qu'il incarne à merveille, se cache une profondeur que la série n'a de cesse de creuser jusqu'aux dernières minutes, une profondeur faites d'un présent qui se défile et d'un passé qui reviendra côtoyer le futur que le personnage tente de se donner.
L'histoire de The Virtues se découvre et en parler ici serait presque criminel. Car le parti-pris de Shane Meadows et Jack Thorne est d'en dire le moins possible en nous laissant spectateurs des interactions entre les individus qui composent cette douloureuse introspection d'un homme fragile qui ne veut pas sombrer. Les instants de vie que l'on suit sont dissimulés derrière un brouillard de sentiments. Il se passe finalement très peu de choses au cours de ces quatre épisodes qui s'appuient principalement sur les non-dits et le jeu des acteurs. Ai-je déjà mentionné que Stephen Graham est magistral ? Le guignol de Snatch et l'exubérant Al Capone de Boardwalk Empire s'illustre ici dans un rôle complexe. Véritablement touchant, presque bouleversant dans plusieurs longues scènes où son corps s'exprime tout autant que son visage, il est entouré d'un casting irréprochable qui représente la véritable force de cette histoire poignante.
En à peine 4 heures, The Virtues réussit à nous émouvoir, à imbiber nos yeux de la détresse d'un homme fébrile, perdu, qui tente de tenir bon en cherchant à se raccrocher à ce qu'il peut pour ne pas se laisser engloutir par ses démons. La beauté triste de la série se situe dans ce qu'elle cache, dans ce qu'elle refoule, dans ce qu'elle nous dévoile petit à petit au rythme d'un passé de plus en plus présent. Allez-y l'esprit vierge et laissez-vous dériver, doucement, d'un regard à un autre, d'un sourire à un tremblement, d'un mouvement de tête à une larme. Il y a si peu à dire et tant à ressentir. Essayez.
Une série courte dans laquelle on s'immerge en une longue soirée et dont on ressort aussi bouleversé qu'admiratif. Dans une ambiance esthétique et psychologique à la "Ken Loach", cette histoire de gens ordinaires, que la vie a passés au broyeur et qui luttent pour rester debout dignement, joue la carte de la sobriété et rafle la mise haut la main. Magnifique d'humanité et servi par une brochette d'acteurs complètement crédibles. A voir, vraiment.
Ken LOACH ou Mike LEIGH retrouverait sans difficulté leurs petits dans The Virtues. Des qualités, des mérites, des vertus : autant de traductions littérales adaptées à ces moments d'émotion intense, de vies croisées, dépeintes avec retenue et pudeur. Des quidam, oui, mais dont on se souviendra longtemps après les avoir accompagnés dans leur intimité, leur bonté, leurs cauchemars. Jamais misérabiliste, souvent touchante au sens premier du terme, cette série vous prend au coeur. Stephen GRAHAM, que je retrouvais avec plaisir après son inoubliable interprétation d'Al Capone dans Boardwalk Empire, est d'une justesse et d'une humanité rares. Plongez, noyez-vous avec lui, vous en ressortirez grandi(e) et meilleur(e); bien qu'affaibli par une mémorable gueule de bois. Enfin, pour les amateurs, sachez que l'équipe ayant commis ces 4 épisodes a poussé le vice jusqu'à les accompagner d'une BO de première bourre : sous le haut matronage de PJ HARVEY, on retrouve avec un mélange de bonheur et d'effroi la froide dissonance d'APHEX TWIN, ou la voix damnée de l'écorché vif MICAH P. HINSON.
Je n'avais rien vu sur les écrans de Shane Meadows depuis son inoubliable This Is England il y a quelques années. Dans une ambiance typiquement anglaise, à la Ken Loach (en plus moderne) dirons nous, il nous raconte le chemin de croix d'un pauvre hère dont la vie oscille entre la détresse d'avoir vu son jeune fils partir en Australie avec son ex-femme, sa propension à l'alcool et un traumatisme enfoui qui pourrait bien lui exploser à la figure. Donc si vous cherchez une série légère passez votre chemin, si les multiples confinements ont épuisé votre stock de sérotonine vous êtes priés d'aller voir ailleurs. Ce gros film découpé en mini-série est donc plutôt plombant mais il n'est pas avare de qualités et une œuvre dans laquelle on entend l'un des morceaux les plus radicaux d'Aphex Twin ne peut être foncièrement mauvaise.
ne vous arretez pas au premier épisode, ce serait juger un peu trop vite cette histoire. comme quoi, un alcoolique peut avoir ses raisons. pour Joe tout s'enchaîne négativement jusqu'à un, ou plusieurs rebondissements qui font sa thérapie. ce n'est pas un Disney alors faites attention au public devant l'écran. malgré plusieurs sujets difficiles à encaisser, j'ai bien aimé...
Excellemment joué et mis en scène. Très émouvant. Ces 4 épisodes bout à bout pourraient constituer un film remarquable. Dans une veine spécifiquement anglaise, sociale, prenante, mais aussi psychologiquement très fine. Encore une fois, les acteurs sont formidables... Et la musique ne l'est pas moins. Bravo.