Est-ce une étude de classes sociales ou bien du réchauffé ? Est-ce un pas vers la maturité ou bien du réchauffé ? Il existe de bonnes choses et de mauvaises choses dans cette réalisation qui calque sa publicité sur la notoriété des autres séries à succès. Netflix joue bien le jeu et parvient tout de même à camoufler sa démarche, du moins un certain temps. Il est évident que cette nouvelle œuvre ne sera pas le dernier des enfants de cette superproduction. Carlos Montero et Darío Madrona tentent alors l’impossible ou du moins sans la conviction qu’il faudrait pour voir une réelle étincelle dans le fond d’une série qui ne peut s’autoalimenter.
Nous recyclons sans cesse, les valeurs qui passionnent le public visé. Ici, les adolescents entrent dans une ère de surconsommation et les nombreux passages qui confrontent les pauvres et les riches sont présents pour l’attester. Mais les échanges de point de vue et de perspective virent à un festival de clichés. On ne les compte plus, comme toutes les œuvres qui se sont engagés à sensibiliser les adolescents en leur démontrant vers quoi certains choix de vie les entraîneraient. Or, la fiction mêlée aux faits de société n'est pas pertinente et on finit par nous servir un menu dont on connaît déjà toutes les nuances. Ce qui peut séduire en revanche, ce sont les motivations des individus qui, au départ fascinent. On questionne dans le bon sens et on nous invite instinctivement à partager la défense de ceux qui sont opprimés, physiquement et moralement. Et très vite, un arrière-goût de « 13 Reasons Why » vient assaisonner un plat qui avait l’air intéressant visuellement.
Plusieurs fois, la série aurait pu emprunter la voie de l’originalité en bluffant son public, mais il n’en est rien. Les enjeux s’effacent au fur et à mesure que l’on avance et ce sont les relations amoureuses qui prédominent derrière les valeurs qui touchent les individus. Il y en a bien trop qui sont développés sur des axes illisibles. Entre l’homosexualité, la séropositivité, la discrimination, la religion et les addictions liées aux vices d’adolescents, on cherche avant tout à développer la réussite morale avant la réussite scolaire, alors que c’est un peu l’objectif du nouvel environnement. Ensuite, on nous mêle à des coutumes qui pourraient dépayser, creusant davantage le fossé entre l’élite sociale et les marginaux, mais qu’en est-il réellement ?
« Elite », au lieu d’être originale dans la démarche, s’illustre davantage comme une tendance vis-à-vis du récent succès de « La Casa De Papel ». Le tout tient sur un fil rouge, dont les sous-intriguent développent des émotions parfois sincères, mais qui ne saura pas rassembler le public sur tous les fronts. Il y en a pour tous les goûts, car la quête identitaire est d’une générosité dans ce concept. Cependant, rien de neuf dans une réalisation très académique, il reste encore un brin de scénario à développer, afin de combler ce qui ronge des fins de saisons, inattendues et qui manquent toujours de justifications.