Netflix sait trouver les pépites que les autres chaînes n'auront pas le courage ou le budget de financer.
Ici, une famille dysfonctionnelle de super-héros, qui sont tous passé à autre chose, sans jamais pour autant tirer une page sur leur passé et leur enfance infernale.
La mort de leur père adoptif, un milliardaire excentrique, qu'on croirait tout droit sorti d'un film d'aventure des années 30, réunit tous ses personnages disparates et irréconciliables.
Mais c'est le retour après 15 ans de disparition de leur frère, qui a pour le coup toujours ses 13 ans, qui amorce l'intrigue de saison : l'apocalypse arrive.
Chaque épisode voit ses personnages combattre leur démons intérieurs, leur faiblesses cachées, leur mal-être, leur superpouvoirs et leur enfance déshumanisée, les ayant laissée incomplet et détraqués.
Contrairement à ses consœurs, la série se focalise sur l'aspect familial, où le thème des superhéros, devient le prisme qui exergue les tensions, les dramas inhérents à cette famille unique et absurde.
Idem pour les deux tueurs décalés Hazel and Cha-Cha, qui font tantôt avancer l'intrigue, tantôt déjoue les attentes des téléspectateurs en étant bien plus que de simples hommes de mains.
La qualité d'écriture du scénario et des personnages m'a stupéfait, tant le travail dessus transpire le génie de la plume, l'intellectualisation de thèmes universels tel que la famille, la justice, la raison d'être, l'amour, l'amitié et la folie.
Une des grandes réussites de la série repose sur ses décors. Chaque lieu, chaque pièce a du vécu, une histoire, du manoir des héros jusqu'à la chambre miteuse du motel. Il y a un vrai parti-pris artistique que d'accorder une importance à l'univers physique, pour caractériser chaque intrigue, chaque personnage.
Et pour finir la bande-originale ÉNORME. Le réalisateur incorpore des chansons classiques, populaires ou modernes, allant de Nina Simone, la 7ème Symphonie, en passant par Tiffany et pour finir sur un Hooverphonic (Mad about you).
Il y a un vrai effet bœuf lorsque le réalisateur illustre la séquence-clé de l'épisode par une musique non seulement connue, mais qu'y plus est, que l'on aime.
On sent de la première minute jusqu'à la dernière le génie du réalisateur, qui a su adapter avec une vision unique et une audace artistique, par des choix singuliers, cette bande-dessinée qu'y m'était inconnue,
Pour livrer une série télé étonnant, riche, complexe, aux personnages empathiques et atypiques, aux intrigues décoiffantes, et séquences hallucinantes, prenant le contre-pieds de tous les drama, adaptations de comics et films de superhéros.