Une p*tain de série! En 6 ans, la série est devenue la référence en matière de SF, d'aventure, de fantastique. Elle n'a cessé d'évoluer, ne reposant jamais plus de quelques épisodes dans un statu quo, une routine pépére. Sa plus grande force vient de son scénario, partant d'un point de départ simple, et puissant, des survivants sur une île, commencant par des épisodes quasi "one shot", événement déclencheur/péripéties/résolution, installant sa galerie de personnages(1ère moitié de la saison 1) pour nous emmener vers quelque chose de si dingue, si complexe tout en restant toujours lisible. La série s'amuse à nous perdre, nous retrouver, nous surprendre. Ses cliffhangers, ses twists sont devenus cultes pour les fans. Chaque saison prend un peu plus de hauteur par rapport au chemin de croix de nos losties, motivant à faire des rewatch de la série entière entre chaque saison pour faire le point sur la cohérance du récit, les mystères résolus... quitte à devenir fou! Série intelligente, elle n'est jamais explicative sur ce qui se passe, égrainant les mystères, laissant les cohortes de fans échafauder leurs théories sur le net, y répondant au compte-goutte. Les deux scénaristes, Damon Lindelof et Carlton Cuse, ont eu le génie de parsemer la série de "preuves" du fait que dès le premier épisode de la série, ils savaient où ils allaient. Du génie, oui, car ils ont réussi une alchimie parfaite : bonne histoire, ni trop courte, ni trop longue, des acteurs parfaits(Michael "Ben" Emmerson, Terry "Locke" O'Quinn, Evangelline "Kate" Lilly, Jorge "Hurley" Garcia sont magistraux) dans des rôles d'une profondeur abyssale(si complexes, si attachants, des êtres "entiers" avec leurs démons, leurs forces), une narration tout le temps en évolution(usage de flash-back, flash-forward, flash-sideways), une musique jouée en live par un "vrai" orchestre, chose rarissime dans une série avec une partition de Michael "God" Giacchino, qui a fait de la musique de la série une part entière de son architechture narrative et créant plusieurs thémes pour chaque personnage, chaque fragment de l'intrigue, etc... Un seul bémol, les cinq dernières minutes ne sont pas appréciables instantanément, il faut y réfléchir, la méditer, la digérer dans toute sa complexité avant de l'accepter telle qu'elle est, avec sa spiritualité. Depuis la fin de la série en 2010, beaucoup de séries ont été annonçées comme héritières de Lost, mais aucune n'a vraiment tenu le coup, disparaissant souvent au bout d'un an comme The Event ou Flash Forward, s'effondrant au bout de deux saisons comme V etc... Elles sont bouffées toutes crues par la série qu'elles imitent, dont la qualité de la narration et de l'immersion en fait l'une des seules séries de network de capable de rivaliser avec les merveilles d'HBO. Vraiment une p*tain de série...