Le film choral est parfaitement supporté par le format de la série télédiffusée, ici sous la forme de dix épisodes de cinquante à soixante minutes chacun. La vie dramatique d'une famille, la mère, les deux fils, et la fille, gravitant autour du restaurant familial, l'équipe de la salle, l'équipe de la cuisine, l'approvisionnement, la concurrence, les familles de chacun, et le temps qui passe (des années quarante aux années cinquante).
Les scénaristes gèrent parfaitement les drames, et l'enjeu pour le spectateur est de deviner quel sera l'évènement dramatique qui perturbera le bonheur de chacun des personnages. C'est principe de dramaturgie, dès que tout va bien, il faut que cela aille mal. Que va-t-il se passer ? Qui va trahir ? Qui va mourir ? Sur la durée, cela devient un peu ennuyeux.
Le contexte historique est la Seconde Guerre mondiale et l'immédiat après-guerre, à Stockholm, pour évoquer des thématiques multiples : l'adultère, le racisme, les camps de concentration, le rationnement, le syndicalisme, l'homosexualité (féminine et masculine), la famille, le capitalisme, la corruption, le féminisme, le fonctionnement d'une cuisine ou de la salle d'un grand restaurant, entre autres. Un multitude de sujets donc.
L'ensemble est parfaitement exécuté par des acteurs et des personnages que nous souhaitons suivre, malgré l'utilisation systématique du montage en parallèle et la survenue de drames régulièrement (nous savons que le bonheur ne durera pas).
Beau travail.