Après une telle attente, la déception est toute aussi grande... Cette série originale prends un virage parfaitement polémiste. L’on nous présente des personnages aux comportements parfaitement opposés à ceux que l’on trouve généralement dans le milieu ecclésial. Quiconque fait partit de ce milieu remarquera la dissonance. Et que dire de la théologie véhiculée ? Nous découvrons des personnages, en total désaccord avec le magistère de l’Eglise, et la doctrine chrétienne… Paradoxe de taille lorsque l'on entend recracher avec vérité la profondeur des pensées jalonnant la vie de ces hommes et femmes du Vatican. La saison 1 y parvenait. Et cela ne l'empêchait pas pour autant de souligner le péché, toujours à l’affut. Toujours destructeur. Elle le faisait avec une grâce certaine. Mais étrangement, les clercs de cette saison 2, deviennent tous de déviants et faibles personnages. Tous. Et il est bien là le problème. Le juste milieu c’est envolé. Nous entrons dans la fiction polémiste. Heureusement que l’écriture et la mise en scène sont toujours aussi solides, car sans cela nous ne serions pas loin de la série Borgia. De fait, le générique en dit long sur la direction prise par la série. Il y a je pense, un signe à y percevoir. La pureté originelle de la saison 1, la vérité théologique qu’elle dégageait, et le réalisme des personnages, sont définitivement perdus. Tout cela pour faire du sensationnalisme artistique. A petite échelle évidement, car il y a bien pire niveau série religieuse volontairement outrancière. Mais le plus gros des défauts est le suivant : Le mystère principal qui faisait tout le charme de la série, à savoir la relation de l’homme au divin, est devenu parfaitement secondaire. Pour ne pas dire invisible. Nous ne sommes plus que sur des considérations terrestres. Or, toute la grandeur de cette œuvre résidait dans le fait de parvenir à rendre visible le fort interne des personnages. Nous pouvions discerner leur spiritualité, qu’ils soient saints ou pécheurs. Ce qui avait le don de rendre Dieu présent à l’écran. Un exploit de taille au sein du 7ème art. Nous en sommes maintenant très loin. Dieu est occulté. Quel gâchis. La sensation d'assister à une pâle copie de la saison 1, qui tente de toucher un public plus large, est palpable. Comment vendre ainsi son âme ? La recette était pourtant efficace. Tout y était beau, rock n roll et percutant. A la fois décalée, et mystique. Tous ces éléments sont gardés, mais poussés à l’éxcés, ils en deviennent fades et inefficaces. La grâce est morte. Je suis dur, mais j’espère que je suis vrai.